Affaire Bukanga-Lonzo: Mapon accuse le procureur général et Bahati Lukwebo de « coaliser » pour éliminer sa candidature à la présidentielle

La saga « détournement des fonds du parc agro-alimentaire de Bukanga-Lonzo » qui place en vedette l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo est une histoire qui est loin d’être terminée. Après la gageure des communiqués et plaintes, le clan Matata s’est lancé dans le ping-pong des répliques sur les réseaux sociaux.

Lundi 10 juillet, le procureur général près la Cour constitutionnelle Jean-Paul Mukolo a émis un second mandat de comparution contre l’ancien chef du gouvernement congolais dès ce mercredi à 11 heures pétantes, après avoir récusé le premier et tant d’autres invitations. «…Nous lui faisons savoir que, faute de ce faire, il y sera contraint conformément à la loi », a martelé Jean-Paul Mukolo dans le mandat qu’il a lui-même signé.

Déjà, pour exprimer son courroux, le sénateur avait trois jours après, réagi en portant plainte à la Cour de cassation contre ce dernier et le président de la Chambre Haute du Parlement, Modeste Bahati, à qu’il n’accorde désormais que peu de crédit l’accusant de s’allier avec le PG près la Cour constitutionnelle. Mais pour piquer là où il peut faire, le sénateur Augustin vient d’alléger des propos très sanglants.

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Ils trichent

« Qui pouvait imaginer que le PG près la Cour constitutionnelle et le président du Sénat peuvent coaliser pour violer la Constitution et les lois du pays dans le but d’éliminer un candidat président de la République ? », a tweeté le natif de Kindu ce 24 heures avant sa comparution, joignant un lien de sa tribune intitulée « ce que je pense » dans laquelle il s’en prend sans langue de bois à ces deux personnalités les accusant de jouer un antijeu à sa défaveur : « Lorsque le président du sénat et le Procureur général près la Cour constitutionnelle trichent ! », a-t-il mis en exergue.

« Ce que je pense est qu’il existe dans la vie professionnelle des fonctions pour lesquelles la tricherie n’est ni tolérable, ni acceptable », balance-t-il d’entrée. « Des fonctions qui exigent un dépassement de soi-même. Des fonctions qui requièrent un niveau d’intégrité élevé. Telle est la fonction d’un parlementaire. Élu, il bénéficie de la confiance de la population qui l’a choisi », a-t-il déclaré lançant une pique au patron du Sénat congolais.

Manquer aux exigences éthiques

Il reproche à Modeste Bahati d’oublier l’une de ses missions en tant que président de cette Chambre des sages qui consiste notamment à protéger ses pairs sénateurs conformément au Règlement intérieur de cette dernière.

À l’officier judiciaire Jean-Paul Mukolo, Mapon impute la faute de « concocter des dossiers judiciaires contre un prévenu, ce qui serait la négation de l’essence du droit qu’il applique ». « La population lui fait alors totalement confiance », s’indigne-t-il.

D’après lui, les deux ont manqué « gravement » aux exigences éthiques et professionnelles de leurs fonctions. L’un, avance-t-il, au lieu de protéger son collègue sénateur [Matata Ponyo], s’est investi à tout prix à le livrer à la justice et que l’autre s’est adonné à relancer, dans l’illégalité totale, le dossier Bukanga-Lonzo pour lequel le sénat s’était définitivement prononcé par un vote contre en plénière, il y a deux ans soutenant qu’aucune suite ne pourrait être autorisée.

Odon Bakumba

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