RDC : Sesanga condamne les propos de Tshisekedi à Mbuji-Mayi qui «ébranlent la cohésion nationale et la concorde intérieure»

Le candidat déclaré à la présidentielle de 2023, Delly Sesanga est monté au créneau, ce lundi 26 juin, pour fustiger la récente déclaration du Chef de l’État, Félix Tshisekedi lors de la célébration du 25ème anniversaire du jubilé d’argent de l’évêque du diocèse de Mbuji-Mayi, Bernard Kasanda selon laquelle « il s’attaquerait sans hésitation à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays ».

Ce discours du Président de la République soulève moult réactions dans le chef de l’opposition congolaise. La dernière en date est celle du Président national du Parti Envol, Delly Sesanga donne sa conception de la sûreté de l’état contre « la dérive dictatoriale » en RDC.

D’après lui, le mépris de la constitution et des lois est la pire menace à la sécurité et à la stabilité du pays. Dans un état de droit, c’est la loi qui définit les conditions ainsi que les circonstances dans lesquelles il y a lieu d’évoquer l’atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays, dont la sûreté de l’État est une des composantes.

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Il souligne que toute autre référence pour le faire est arbitraire et relève de l’abus de pouvoir.

« La dictature commence et s’entretient lorsque le pouvoir, et en particulier quand le Chef de l’État, décide par sa seule volonté et les zèles de ses partisans, de poursuivre toute personne qu’il accuse, à tort ou à raison de porter atteinte à la sécurité de l’Etat », a-t-il fait remarquer avant d’appeler à tirer la leçon du passé du Président Mobutu qui lança, un jour de la pentecôte de juin 1996, un message fort à l’opinion, prévenir toute critique, en insufflant la terreur afin de museler les oppositions.

Selon lui, les propos du Président de la République tenus à Mbuji-Mayi, sont «d’une extrême gravité» car, dit-il, ils expriment une confusion sur la nature de l’ordre politique qui gouverne le peuple congolais.

« Mieux, une méprise totale sur le sens de l’Histoire de notre pays, en s’inscrivant à l’encontre des valeurs et des principes sur lesquels le Peuple congolais a fondé l’ordre politique cristallisé dans la Constitution du 18 février 2006: l’Etat de droit démocratique. Il s’agit en réalité d’une dérive autoritaire, qui n’a pas de place dans une démocratie libérale fondée sur le principe de l’Etat de droit», a fait remarquer Delly Sesanga.

Le président d’Envol estime qu’il n’y a pas pire atteinte à la stabilité du pays et à la sécurité de son peuple qu’un régime qui s’émancipe de la constitution ainsi que des principes démocratiques et des valeurs républicaines.

« En démocrate, partisan de l’État de droit, je condamne avec fermeté ces graves propos du Chef de l’État qui ébranlent les fondements de la cohésion nationale et de la concorde intérieure. Il revient au peuple congolais, comme nous l’ont instruit Patrice Emery Lumumba ainsi que les 13 parlementaires à ne pas céder à la peur, à défendre la constitution et les lois de la République, y compris contre toute autorité qui s’en écarte (article 64). Les congolais doivent demeurer vigilants dans l’unité autour des acquis de notre histoire pour barrer la route à toute nouvelle dérive dictatoriale », a-t-il déclaré.

Delly Sesanga appelle les démocrates à opposer fermement aux nouvelles formes de dictatures et invite les congolais, à travers la Refondation du Congo, à rechercher cet État pour lequel ils s’engagent.

« Un État de droit où seule la Constitution et les lois de la République dictent la conduite et les actes des dirigeants, dans le respect sans faille des droits de l’homme et de la dignité de la personne humaine », a-t-il conclu.

Christian Okende

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