RDC: « La traque des opposants envenime la tension pré-électorale» (Pr Banza Malale)

Le Professeur Gabriel Banza Malale, enseignant de droit constitutionnel à l’Université de Lubumbashi ainsi que spécialiste des questions géopolitiques et géostratégiques dans les crises congolaises, estime que la traque des opposants, n’est pas de nature à présager un bon climat à l’approche des échéances électorales.

Se confiant à POLITICO.CD, il a fait observer que « la traque des opposants envenime la tension pré-électorale». Il a ainsi fait allusion à « des perquisitions chez quelques membres de l’opposition, les arrestations, les procès, et autres méthodes d’intimidation », qui constituent, à l’en croire, « une chasse à la sorcière des gens qui ne partagent pas la même philosophie que le régime en place.»

Pour Gabriel Banza Malale, les prochaines échéances électorales s’annoncent mal, auxquelles l’opposition notamment le FCC n’est pas partie prenante en raison de quelques préalables, citant au passage la recomposition de la CENI et de la cour constitutionnelle.

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Félix Tshisekedi appelé à ouvrir l’œil sur son entourage

Sous un autre angle, le Prof Banza Malale pense que parmi les collaborateurs du Président Félix Tshisekedi, certains travaillent non pas pour l’aider, mais plutôt pour saper son image. Pour ce faire, il appelle le Chef de l’état à ouvrir l’œil et le bon.

Selon cet analyste politique, le Président Félix Tshisekedi doit imposer son autorité dans le dérapage de certains de ses collaborateurs.

« Il est de ces gens qui sont entrain de travailler avec la volonté de trop servir le Chef de l’état. De trop faire. Il ne faut pas prétendre recevoir le bénéfice de la sympathie du Chef de l’état en commettant les fautes sur le chemin de son travail. Ça ce sont les fautes professionnelles très graves qui ne méritent aucun pardon du tout», note le Prof Banza Malale. Il est ainsi revenu sur l’arrestation de Salomon Kalonda Bras droit de Moïse Katumbi, ou encore à l’incursion intervenue à la Fondation M’zee Laurent Désiré Kabila.

Pour cet enseignant de droit constitutionnel et spécialiste des questions géo-politiques ainsi que geo-strategiques dans les crises congolaises, il y a des gens autour du Président Félix Tshisekedi qui se caractérisent par l’excès des ailes dans l’exercice de leurs fonctions. C’est ainsi qu’il recommande des mesures disciplinaires à l’endroit de ceux-ci.

Pour le Professeur Gabriel Banza Malale, Félix Tshisekedi doit se désolidariser des certains dérapages orchestrés par quelques collaborateurs autour de lui.

« En vue d’accomplir son mandat dans la quiétude, je crois qu’autour de lui, il est des personnes qu’il a déjà éjecté, écarté pour les excès des ailes, et nous l’en encourageons sur cette attitude responsable», a soutenu le Professeur Gabriel Banza Malale.

Félix Tshisekedi a-t-il attisé le feu entre l’église catholique et l’état ?

Donnant son avis sur la récente déclaration du Président Félix Tshisekedi à Mbuji-mayi, selon laquelle, «il s’attaquerait sans hésitation à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays», le Prof Banza Malale n’y trouve rien de si grave.

« Le Chef de l’état est un être humain. Il a un cœur, un coprs, l’eau, le sang, la chaire. À un certain moment, il a les sentiments qu’il peut exprimer comme n’importe qui. Il ne faudrait pas lui en tenir rigueur à des petits détails qui sont subsidiaires», a estimé Gabriel Banza Malale.

Quand à savoir si Félix Tshisekedi a attisé le feu entre l’église catholique et l’état ? Le Prof Banza Malale assure qu’il s’agit d’un bruit qui va vite se dissiper.

« L’expérience de la gestion de l’état commençant par Léopold II, démontre que toutes les autorités qui ont géré le Congo, ont connu des problèmes liés au fait de la violation des libertés et droits fondamentaux de l’homme», a-t-il rappelé.

«Quand on a des autorités dans un pays, il est indiqué d’avoir par moment une certaine tendresse pour émettre des points de vue qui puissent les encourager à faire le travail dans la sérénité. Faut pas faire paniquer ceux qui sont appelés à diriger en réfléchissant autant en mal, en voyant toujours le pire. Il faille bien au contraire les pousser à aller de l’avant tout en respectant certains principes de base», a-t-il conclu.

Junior Ngandu

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