RDC : Félix Tshisekedi déterminé à mettre fin aux violences basées sur le genre

Le Chef de l’État, Félix Tshisekedi ouvre, ce lundi 19 juin à Pullman Hôtel, les assises de la conférence internationale sur les violences basées sur le genre (VBG) devant près de 200 experts nationaux et internationaux engagés dans la lutte contre les VBG. Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, les présidents de deux chambres du parlement, Mboso et Bahati, le VPM des affaires étrangères, Christophe Lutundula et la Ministre du genre, famille et enfant, ainsi que le gouverneur de la ville de Kinshasa y ont pris part.

Cette conférence est placée sous le thème : «Travailler ensemble pour mettre fin aux violences basées sur le genre en République Démocratique du Congo».

Dans son allocution d’ouverture, le Chef de l’État a réitéré son engagement à lutter davantage contre les VBG.

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«J’ai personnellement tenu à présider le lancement de cette conférence afin de réaffirmer mon engagement à tout mettre en œuvre pour que la RDC en particulier et l’Afrique en général deviennent des espaces où les droits des femmes seront autant respectés que ceux des hommes», a-t-il indiqué.

Le Président de la République s’est réjouit d’avoir reçu de l’Afrique le mandat d’implémenter «la Masculinité Positive» dans le continent mais surtout d’amener les États africains à adopter la toute première convention dédiée à la lutte contre les violences faites aux femmes et filles dont l’adoption est espérée en février 2024.

«Comprises comme l’ensemble des violences sexuelles (viol), violences physiques (frappes), violences émotionnelles (insultes), violences économiques (mariages précoces ), les violences basées sur le genre présentent un tableau peu reluisant de la RDC dont 45 % des femmes ont déjà été victimes d’une des formes des VBG», a fait observer, le Professeur de Lututala, un des experts, qui a fait l’état des lieux des violences basées sur le genre.

Selon lui, les VBG sont exacerbées, dans le contexte de la RDC, par les pesanteurs socioculturelles, la pauvreté et les conflits armés .

Coordinatrice du service spécialisé du Chef de l’État chargée de la jeunesse, lutte contre les VBG et traite des personnes, Mme Chantal Mulop a indiqué que le but de la conférence est d’élargir la gamme d’acteurs, de compétences et d’idées pour répondre à la complexité, l’interconnexion, l’échelle et la gravité de la VBG en RDC en conviant de nouveaux acteurs à s’engager avec les acteurs existants travaillant sur les VBG et en portant les efforts sur la VBG à un niveau plus élevé.

À l’en croire, cette conférence est une opportunité pour la RDC de redynamiser la Campagne Tolérance Zéro lancée en novembre 2021, de présenter les résultats des interventions en cours ainsi que d’apprendre des programmes similaires existants dans d’autres pays tant en Afrique que dans le monde.

Pour sa part, Mme Victoria Kwakwa, Vice-présidente de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Est et du Sud, a fait savoir que son institution ne lésine pas sur les moyens afin de lutter contre les VBG.

«Depuis 2017, 107 opérations dans la région ont inclus des interventions visant à lutter contre les VBG par le biais de projets ou de composantes opérationnelles dédiées», a-t-elle affirmé tout en donnant l’exemple de la RDC à travers ses partenaires gouvernementaux qui a bénéficié de 100 millions USD dans un projet de prévention et de réponse aux VBG.

Etat des lieux des violences basées sur le genre en RDC

D’après les organisateurs de cette conférence, le phénomène de Violences Basées sur le Genre (VBG) est très répandu et commence à un âge critique, selon de nouvelles données de l’OMS et de ses partenaires. Au cours de leur vie, une femme sur trois, soit environ 736 millions de femmes dans le monde, subit des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime ou d’un non-partenaire –un chiffre qui n’a pratiquement pas changé au cours de la dernière décennie.

En RDC, les VBG sont répandues sur toute l’étendue de la RDC et l’acceptation de la violence commise par des partenaires intimes est largement tolérée, notamment chez les jeunes hommes et femmes.

Une femme sur deux déclare avoir subi des violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans sa vie, tandis que 3 femmes sur 4 et près de 3 hommes sur 5 estiment que le fait de battre sa femme est justifié pour au moins une raison précise.

«Il existe des variations régionales dans la prévalence de la violence entre partenaires intimes, avec des taux les plus élevés enregistrés dans l’ancienne province du Kasai occidental (71%) que dans la province du Nord-Kivu (34%) pourtant la plus affectée par des conflits», rapportent les organisateurs.

Tout en indiquant que le conflit en cours dans l’est de la RDC a entraîné une forte augmentation des niveaux de violences sexuelles et basées sur le genre. Ils notent que les violences sexuelles liées au conflit sont répandues en Ituri, au Tanganyika, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, au Sud de Maniema et au Kasaï. On estime que 40% des femmes vivant à l’Est de la RDC ont subi des violences sexuelles au cours de leur vie.

L’issue de la conférence sera aussi une opportunité des entretiens en termes de présentation du projet PRVBG exécuté par le Fonds Social de la RDC qui clôture et de consulter les chefs des Division genre de 26 provinces pour des perspectives du nouveau projet en cours de préparation.

Il convient de noter, par ailleurs, que cette conférence internationale qui s’est ouverte ce lundi avec l’appui financier et technique de la Banque mondiale et de l’UG-PDSS (Unité de Gestion du Programme de Devellepement du Système de Santé), va se clôturer le mardi 20 juin.

Le gouvernement entend de dégager les principaux défis dans la lutte contre les VBG à travers les différents politiques et programmes notamment les stratégies communes pour pouvoir mutualiser et renforcer la lutte contre les VBG autour de la Campagne Tolérance zéro; de définir à travers une feuille de route la stratégie de collaboration entre les différents acteurs; et enfin de consulter les 26 Chefs de Division Genre.

Christian Okende

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