Massacre des déplacés en Ituri : l’UE, les USA et la MONUSCO appellent à l’ouverture des enquêtes pour traduire les coupables et les commanditaires en justice

Dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 juin, une cinquantaine de personnes (bilan provisoire) ont été massacrées par les éléments de la milice de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) dans le site de déplacés de Lala situé à 75 kilomètres de Bunia, territoire de Djugu, en Ituri.

Depuis cette attaque perpétrée par les miliciens de la CODECO, les réactions fusent de partout pour exprimer l’indignation, mais également demander que justice soit faite, en ouvrant le plus rapidement possible des enquêtes pour identifier et sanctionner les coupables de ce carnage.

« Nous sommes très préoccupés par l’attaque contre le camp de déplacés de Lala, en Ituri, par la milice CODECO et le cycle de représailles dans lequel semblent pris les groupes armés en Ituri. Nous condamnons ces actes et exprimons nos condoléances à tous les proches des victimes », a indiqué l’Union européenne dans un communiqué de presse publié lundi 12 juin.

Tout en saluant la tenue de dialogues intra- et intercommunautaires et appelant les autorités à renforcer leurs efforts pour une résolution politique de la crise en Ituri, l’Union européenne qui insiste sur le rôle crucial que les leaders locaux doivent jouer dans la réduction de la violence, a demandé à ce que les enquêtes approfondies soient ouverte afin de traduire les coupables et les commanditaires en justice.

« Nous réitérons notre préoccupation par rapport à la montée des discours de haine et d’incitation à la violence et appelons à leur condamnation sans équivoque par tous les acteurs. Nous restons engagés et prêts à soutenir la stabilisation et le développement durable de l’Est de la RDC, notamment à travers la prévention de conflit et la médiation communautaire en Ituri », a rétorqué cette organisation européenne.

Pour sa part, les USA ont fermement condamné dans « les termes les plus forts » l’attaque du camp de déplacés de Lala en territoire de Djugu. En même temps, ils ont réitéré leur appel à tous les groupes armés de déposer les armes et rejoindre les processus de dialogue en cours.

En outre, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en République démocratique du Congo et cheffe de la mission onusienne en RDC, Bintou Keita a aussi condamné avec la plus grande fermeté cette attaque.

Selon elle, la Monusco a renforcé le dispositif sécuritaire dans la zone, en liaison avec les autorités provinciales. Ainsi, elle ne
ménagera aucun effort pour faire cesser ces attaques et lutter contre l’impunité, conformément à son mandat.

« La Monusco présente ses condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Cette attaque constitue une violation grave du droit international humanitaire, et la Monusco tient à rappeler que les attaques délibérées contre les populations civiles peuvent constituer des crimes de guerre », peut-on dans un communiqué de la Monusco publié dans la soirée du lundi.

A cet effet, elle a exhorté les autorités congolaises à diligenter une enquête et à traduire en justice les auteurs de ces exécutions sommaires.

La patronne de la Monusco a également réitéré son appel à une cessation immédiate des violences de tous les groupes armés contre les civils. Elle a particulièrement invité le groupe armé CODECO à respecter ses engagements pris dans le cadre du protocole d’accord du dialogue d’Aru signé le 1er juin, et à rejoindre le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS).

Monge Junior Diama

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading