Nord-Kivu: décrété depuis deux ans, l’état de siège a été vidé de sa substance (société civile)

L’état de siège, un régime spécial décrété par le Chef de l’État Félix Tshisekedi, vient de totaliser deux ans depuis son instauration au Nord-Kivu et en Ituri, ce samedi 06 mai 2023.

Des réactions sont enregistrées au sein de la société civile deux ans après la proclamation de ce régime. Dans une déclaration ce week-end, la société civile du Nord-Kivu a dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire et économique de la province, en dépit de l’instauration de ce régime spécial.

Selon le vice-président de cette structure citoyenne, c’est pendant l’état de siège que l’insécurité s’est dégradée et accrue dans la province, d’où, à l’en croire, « l’état de siège a été vidé de sa substance ».

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Il a déploré un recul sérieux sur le plan sécuritaire et de développement. C’est aussi pendant l’état de siège, estime Edgar Mateso que des groupes armés ont élargi leurs zones d’influence et d’action et plusieurs autres ont connu leur naissance.

Dans ce même registre, la société civile pense que l’état de siège a contribué au sous-développement de la région. La société civile décrit aussi la méthode qu’elle qualifie de cavalière des animateurs de l’état de siège sur les spoliations des espaces publics de l’État. D’après cette structure citoyenne, l’état de siège s’est penché sur la maximisation des recettes, en lieu et place de la recherche de la paix.

« Deux ans après, c’est avec regret que nous constatons un recul du processus de pacification de ces deux provinces. Bien au contraire, même les quelques terres et domaines publics de l’Etat sont en train d’être spoliés par ces animateurs de l’état de siège », a fait remarquer Edgar Mateso.

Notons que pendant l’état de siège, des tueries se sont multipliées dans plusieurs régions contrôlées par les rebelles. A Beni au Nord-Kivu et en Irumu (Ituri) par exemple, l’ADF, un mouvement terroriste a intensifié ses actions. L’on peut dénombrer plusieurs centaines de personnes tuées seulement pendant cette période dans ces deux territoires sans compter d’autres dégâts humains et matériels des groupes armés locaux œuvrant dans cette partie.

Un constat fait par POLITICO.CD révèle que pendant la période de cette mesure sécuritaire spéciale, l’ADF a élargi son rayon d’action jusque dans le territoire de Lubero où des tueries ont été déplorées en mars dernier.

Azarias Mokonzi, depuis Beni

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