Il faut débourser une fortune pour se rendre à Goma ou venir de cette ville pour Butembo et Beni. Pourtant, il y a un important flux de déplacements entre ces villes du Nord Kivu. Voyager par avion ou par route via l’Ouganda et le Rwanda restent les seules alternatives. Ce qui coûte cher à une population démunie comme celle de cette partie du pays. Le gouvernement peut pourtant débloquer la situation, croit Stewart Muhindo, militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement qui a récemment joint Butembo et Goma via l’Ouganda et le Rwanda.
Aller ou venir de Goma par route via le Rwanda et l’Ouganda demande une fortune. Le transport qui coûte autour de 50 $, 15 ou 20$ pour Butembo-Kasindi et 30$ à 35$ pour traverser l’Ouganda et le Rwanda. A cela s’ajoute le passeport ou son tenant lieu, documents qui prennent pour leur acquisition en RDC près de 200$ pour le passeport ou 45$ pour le tenant lieu d’une validité de trois mois. Outre ces documents, il faut disposer d’une carte de vaccination Covid-19 ou un test PCR négatif, un visa pour 50$, une carte de vaccination contre la fièvre jaune à 30$ sans compter restauration et autres accessoires.
Tout ceci dans un contexte de stress dû à l’insécurité, raconte Stewart Muhindo qui a fait ce parcours vachement coûteux et rendant plus vulnérable ce peuple meurtri par près de 3 décennies de guerre. Par ailleurs, les agences d’aviation très sollicitées sont débordées. Ce qui est à la base d’un grand désordre dans ce secteur aussi où le coût du transport est élevé. Le militant pro-démocratie note que c’est le gouvernement qui, pour des raisons de sécurité, bloque la route Butembo-Goma suite à la guerre du M23 et lui demande de trouver une solution à cette situation.
« Avec la suspension du trafic routier, il y a beaucoup de sollicitations auprès des agences d’aviation, beaucoup de changement dans les programmes… et c’est triste qu’en arriver là. Vous savez, à Rutshuru tout comme à Kitshanga, c’est le gouvernement qui bloque les accès aux routes dans les parties. Il faut peut-être que les FARDC laissent libre passage aux citoyens parce que ce n’est pas normal. Ceux qui viennent par exemple de Binja, ils ont des facilités à atteindre Goma, parce qu’ ils passent par des zones occupées par le M2, par les troupes de l’EAC et ensuite à Goma où il y a les FARDC. J’appelle le gouvernement à laisser libre passage aux citoyens » a expliqué Stawart Muhindo.
Le président de UPV Bon voyage, une agence de transport ouvrant sur cette route confirme que ce sont bien les FARDC qui ont bloqué la route. Il formule la même demande au gouvernement pour soulager le calvaire des transporteurs et de toute la population.
Ismaël Kabuyaya
