Ituri: le gouvernement note la résurgence du conflit Lendu et Hema avec la participation de leurs milices

La province de l’Ituri revit un ultime soubresaut des violences interethniques entre Hema et Lendu, deux communautés qui s’étaient déjà violemment affrontées entre 1999 et 2003, faisant des dizaines de milliers de morts.

Lors de la réunion gouvernementale du vendredi 20 janvier, le vice-premier ministre, ministre des Affaires Etrangères, Christophe Lutundula a informé le Conseil des ministres de la résurgence du conflit intercommunautaire « Lendu » et « Hema » avec la participation de leurs milices tribales respectives, en territoire de Djugu, en Ituri, une province riche en or et en pétrole, à la frontière de l’Ouganda et du Sud-Soudan.

Le patron de la Diplomatie l’a dit sans détails, lors de la présentation d’un rapport relatif à l’état et l’administration du territoire en l’absence du vice-premier ministre de l’Intérieur, Décentralisation et Affaire coutumières ains que son vice en mission.

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Souvent secouée par des conflits intercommunautaires, c’est depuis décembre 2017 que la région aurifère d’Ituri a renoué avec les violences avec l’avènement de la milice CODECO, qui prétend défendre les intérêts de la communauté Lendu contre les Hema et contre les forces de sécurité. Depuis lors, les violences dans cette région ont fait plus de 1 000 morts et plus d’un million de déplacés.

Initialement localisées dans le territoire de Djugu, les attaques, de faible portée, ont d’abord opposé les deux principales communautés de l’Ituri, les Hema et les Lendu. Par la suite, les milices lendu ont ciblé les Hema, puis l’armée nationale, avant de s’en prendre aux territoires voisins.

Les Hema et les Lendu se disputent l’accès à la terre, essentiel dans cette région rurale, et plus largement aux richesses minières comme l’or.
C’est aussi une lutte pour le pouvoir politique. A l’époque coloniale, le pouvoir belge a largement favorisé les Hema au détriment des Lendu, ce qui a forgé un fort ressentiment au sein de cette communauté. Ainsi une première fois note un rapport de l’ONG International Crisis Group, entre 1999 et 2003, des affrontements meurtriers ont opposé les deux groupes.

Dans la suite de son rapport, Christophe Lutundula a indiqué que l’état d’esprit de la population a été dominé ces derniers jours par :

  • L’attente des retombées de la participation du Président de la République Chef de
    l’Etat au Forum économique de Davos en Suisse ;
  • Le lourd bilan de l’attaque terroriste de l’Eglise CELPA à Kasindi en territoire de BENI dans la province du Nord-Kivu dans l’explosion d’une bombe le 15 janvier 2023 ;
  • Les préparatifs de la prochaine visite du Pape François à Kinshasa ;
  • Les réactions et commentaires de l’opinion au sujet des opérations d’enrôlement et
    d’identification des électeurs dans la Zone Ouest.

Avant de clore son rapport, le VPM des Affaire étrangères a mentionné la montée du sentiment antiforces de I’EAC et de la MONUSCO, au sein de la population du territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu.

Carmel NDEO

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