Lors d’un briefing sur le projet « Infrastructures ESU » diffusé à la chaîne nationale, mercredi 11 janvier, le Ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Mohindo Nzangi a appelé l’opinion nationale à se méfier des « chiffres de la rue » sur les travaux de construction et réhabilitation de l’Université officielle de Mbuji-Mayi, province du Kasaï-Oriental.
En effet, après la visite du Président de la République à Mbuji-Mayi en décembre 2022, une vive polémique a éclaté sur l’évolution des travaux neuf mois après le lancement. L’opinion générale se pose la question sur le coût estimé de tous les travaux de construction et réhabilitation de cette université. Certaines sources évoquent une somme de 42 millions USD, fonds collectés par le RAM alors que le ministre parle de 17 millions USD.
Lors de sa deuxième sortie médiatique sur ce dossier, le patron de l’ESU a tenu d’abord à préciser que le problème devrait se poser sur l’habilité de la personne qui est censée fournir ces informations. Si elle n’a pas qualité, estime-t-il, il faudrait se méfier.
« La polémique sur les chiffres devrait commencer sur la polémique de qui est l’habileté à donner des chiffres. Alors si celui qui a signé le contrat vous donne des chiffres, alors vous vous fiez aux chiffres de la rue ? Est-ce effectivement s’il y a quelqu’un qui n’a pas qualité de donner des chiffres vous le donne, ça s’appelle les chiffres de la rue. Donc je voudrais que vous poussiez vous fier aux informations qui sont données par nous-mêmes», a-t-il expliqué.
À propos de l’identité de ce « présumé » conseiller qui aurait fourni ces chiffres, le ministre de l’ESU a confessé qu’il n’y ait jamais eu un conseiller répondant à ce nom dans son cabinet et s’est abstenu de ce fait, de commenter les propos de celui qu’il considère comme un imposteur.
« Je ne veux pas entrer dans le faux de la question mais je voudrais vous dire que dans mon cabinet, il n’y a pas un conseiller répondant à ce nom là. Je ne peux pas commenter une chose qui a été dite par une personne qui n’a pas qualité », a-t-il martelé.
Isabelle Kibassa a récemment effectué une descente sur le chantier de l’UOM, fustigeant le retard de ces travaux financé par la taxe RAM. Elle fait partie des entités ayant géré sous l’autorité de ARPTC, un service attaché à la présidence, les opérations liée à cette taxe.
Une enquête en cours
Alors que le flou persiste dans ce dossier, la Cour des comptes a confirmé mercredi 11 janvier, l’ouverture d’une enquête sur le détournement présumé des fonds alloués aux travaux de construction des universités publiques.
Saisi par voie de dénonciation, le procureur général près la Cour des comptes, Salomon Tudieshe a ouvert un dossier d’information en vue de mener des investigations sur les allégations d’un présumé détournement des fonds alloués aux travaux de construction et de réhabilitation de quelques universités publiques.
Il s’agit entre autres, de l’Université officielle de Mbuji-Mayi, de l’Université de Kananga, de l’Université de Bunia, de l’Université pédagogique nationale et de l’institut du bâtiment et travaux publics de Kinshasa.