Invité dans le cadre du dialogue interactif sur la situation des droits humains en République Démocratique du Congo, à la 51eme session du conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, qui a lieu du 04 au 05 octobre 2022, le défenseur des droits humains et vice-président honoraire de la FIDH, Dismas Kitenge Senga a saisi l’occasion pour soulever « des inquiétudes » qui ne cessent de monter d’un cran à l’approche des échéances électorales de 2023 en RDC.
Dans son discours exploité par POLITICO.CD, cet activiste des droits humains, pointe des menaces, des arrestations arbitraires et des détentions illégales qui pèsent, ces jours, sur le dos des opposants à l’actuel pouvoir en place.
« Les inquiétudes ne cessent de monter à l’approche des élections sur les menaces, attaques, intimidations, et répressions des défenseurs des droits humains, des journalistes et opposants politiques. Particulièrement pour les défenseurs des droits humains et les journalistes, l’urgence de faire aboutir le processus législatif datant de longtemps d’une loi les protégeant est à matérialiser très rapidement », a-t-il confié.
« En outre, le rôle et la place de l’Agence Nationale de Renseignements dans la traque des opposants, les arrestations arbitraires et les détentions illégales des voix critiques et discordantes font penser aux méthodes de l’ancien régime politique basées sur l’arbitraire, les intimidations et la terreur politique », a-t-il ajouté.
Dismas Kitenge pense ainsi que les institutions nationales de protection des droits humains, de la liberté de la presse et d’organisation des élections comme d’ailleurs la justice sont appelées à « faire preuve réellement de leur indépendance, impartialité et efficacité en se montant ouvertes et participatives aux organisations de la société civile et à l’accompagnement des acteurs internationaux afin de jouer pleinement leur rôle dans le contexte des tensions politiques et électorales ».
Dans la même foulée, le président du Groupe Lotus préconise que des échanges réguliers et permanents sont à privilégier entre les autorités congolaises et la Mission des Nations unies en RDC, mais aussi ouverts à la société civile pour d’une part consolider les acquis des processus de paix et d’autre part définir des modalités réalistes et concrètes du plan de désengagement et de retrait de cette mission de façon à éviter l’anarchie et le chaos.
« Comme la mise en œuvre d’une politique cohérente et stable en ce point précis est à recommander au gouvernement congolais, de même un plan d’adaptation réaliste et efficace, accompagné d’une concertation et d’une coordination de la communauté internationale, devra être défini par la Monusco », a-t-il dit à Genève.
Bien plus, « l’ouverture au dialogue et la disposition à l’accompagnement de la part des autorités congolaises pour la protection des droits humains sont à encourager et consolider », a poursuivi ce défenseur des droits humains.
Par ailleurs, les droits humains étant un domaine transversal, le socle de la paix et de la consolidation d’un Etat de droit, Dismas Kitenge estime « essentiel » et « primordial » que la communauté internationale dans son ensemble et les Nations unies en particulier consolide le mandat du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits Humains en RDC et de le rendre capable de couvrir l’ensemble du pays en perfectionnant son travail de documentation des violations des droits humains et de renforcement des capacités tant des autorités nationales que de la société civile congolaise dans cette phase de transition démocratique et de la construction d’un Etat de droit.