Fonds alloués à la production des certificats et sa gestion « illégale » : le Secrétaire général à l’EPST suspendu

Le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Tony Mwaba, vient de suspendre Jean-Marie Mangobe, le Secrétaire général à l’EPST, et d’ouvrir une action disciplinaire à son encontre. En toile de fond, la gestion du financement par le Trésor public de la production des certificats du TENAFEP (Test national de fin d’études primaire). Dans sa correspondance, le Ministre Tony Mwaba mentionne que le Gouvernement a déjà payé la production des certificats pour les années 2017, 2018, 2019 et 2020 mais « ces titres ne sont ni produits ni livrés » aux élèves finalistes.
 
« Il ressort des éléments en ma possession que, depuis trois ans, le Trésor public finance la production des certificats de fin d’études primaires des éditions 2017, 2018, 2019 et même 2020 d’une part et que d’autre part, la ligne de crédit est gérée illégalement par votre Secrétariat Général », fait-il savoir avant de faire que : « malheureusement, au cours des éditions sus-indiquées, ces titres scolaires ne sont ni produits ni livrés aux élèves finalistes des écoles primaires du pays. Bien plus, par laxisme dans votre chef, vous n’avez présenté aucun rapport pour justifier et/ou fustiger cette irrégularité qui discrédite le système éducatif congolais ».
 
Dans sa réponse, en date du 7 mai, à la demande d’explications lui adressée par le ministre de tutelle Tony Mwaba Kazadi, le SG à l’EPST a affirmé que pour les éditions 2017-2018, le ministère avait reçu 2 millions de certificats à raison de 1 million par édition le 28 novembre 2017 conformément au contrat d’impression des certificats de fin d’études primaires signé le 20 septembre 2017 avec la société LEDITAC pour une somme de 2,1 millions USD. Il a précisé que ledit contrat avait obtenu l’avis de non objection de la direction générale du contrôle des marchés publics (DGCMP).
 
M. Mangobe expliquait que pour les éditions 2019 et 2020, le ministère avait signé le contrat le 20 mai 2020 avec la même société pour un montant de 5 240 271,75 USD pour l’impression de 4 990 735 certificats, soit un complément de 480 735 certificats des éditions 2014, 2015 ET 2016, un complément de 1 045 000 certificats pour les éditions 2017 et 2018 et 3 465 000 certificats pour les éditions 2019 et 2020. 
 
A propos des décaissements des fonds durant les exercices 2018, 2019 et 2020 qui sont respectivement de l’ordre de 284 809 067 CDF, 687 779 400 CDF et 3 196 643 478 CDF selon le SG Mangobe, ce dernier dit n’avoir pas été associé.
 
Pour Tony Mwaba, « les explications fournies sont non seulement superficielles mais encore et surtout injustifiées en ce qu’elles laissent apparaître notamment le fait d’avoir eu recours à la ligne des crédits de l’édition 2018 pour la production des certificats de l’édition 2012, sans passer par la procédure de certification pour un contrat vieux de plus de 6 ans ». Il invite, par courrier séparé, l’Inspection Générale des Finances (l’IGF) « à faire lumière sur cette question » puis que le SG à l’EPST a jugé que ses informations « ne sont pas vérifiées ».
 

Stéphie MUKINZI

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