RDC: L’activiste congolais Joseph Lokondo totalise 100 jours en prison

Mercredi 29 avril 2020, l’activiste Joseph Lokondo, âgé de 26 ans, a totalisé 100 jours à la prison de Mbandaka, dans l’ouest de la
République démocratique du Congo.

Le site de Human Rights Watch rapporte Lokondo a été arrêté le 20 janvier 2020, en sortant d’une tribune d’expression populaire sur les élections locales.

Selon cette ONG de défense des droits de l’homme, Lokondo est initiateur de la campagne « Équateur mérite mieux », dénonçant ce qu’il considère comme une « mégestion » de la province par son gouverneur, Dieudonné Boloko.

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En même temps, il appelait le parlement provincial et le président de la République à le relever de ses fonctions.

Lokondo se dit « motivé » par son souhait de « voir les politiques travailler pour le bien de la population en améliorant leurs conditions socio-économiques ».

Le 27 mars 2020, Lokondo a été déclaré coupable d’« outrage au membre du gouvernement » et d’« imputation dommageable », condamné à 13 mois de prison.

Le tribunal a décidé de le « poursuivre pour avoir critiqué un responsable gouvernemental ».

De l’avis de l’organisation de défense des droits de l’homme, il s’agit, d’une violation de son droit à la liberté d’expression, pourtant consacré par la Constitution congolaise et les normes internationales relatives aux droits humains

Après une nuit en garde à vue au commissariat de police, Lokondo avait été placé dans un cachot insalubre du tribunal.

« J’y ai passé deux nuits dans des conditions inhumaines », a-t-il déploré.

« On y était 40 détenus dans une cellule prévue pour 10 personnes, où l’on était obligé de manger et d’uriner », a-t-il signalé, ajoutant avoir été  » tabassé » par des policiers.

Lokondo, marié et père d’une fille, a ensuite été transféré à la prison de Mbandaka, où l’eau et la nourriture manquent en permanence.

Désormais, a-t-il prophétisé, le Coronavirus est aux portes de cette prison.

L’avocat de Lokondo a fait appel du jugement.

Lokondo fait, notamment, partie des dizaines de jeunes activistes pro-démocratie qui se sont battus pour obtenir des élections libres lorsque le président congolais, Joseph Kabila, s’accrochait au pouvoir au terme de son deuxième mandat.

Il avait été arrêté le 31 décembre 2017 et brièvement détenu.

Peu après son arrivée au pouvoir en 2019, l’actuel président, Félix Tshisekedi, avait ordonné la libération des prisonniers politiques, après des années de répression sous Kabila.

Cependant, la police continue d’arrêter et de détenir arbitrairement des manifestants pacifiques.

« Les autorités devraient immédiatement libérer Joseph Lokondo et le laisser, ainsi que toute autre personne, exprimer pacifiquement leurs opinions, et démontrer ainsi qu’elles ont réellement rompu avec les méthodes répressives de l’administration Kabila », plaide Human Rights Watch.

Thierry Mfundu

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