Des interrogations sur l’attaque de ce matin à Uvira

La ville d’Uvira, située à une vingtaine de Kilomètre avec le Burundi, est théâtre d’intenses affrontements depuis le début de la semaine, alors qu’un mouvement rebelle coalisé tente de la prendre. Hier, l’armée a repoussé une attaque au sol, venue des collines qui surplombent la ville à l’Ouest.

Ces assaillants identifiés comme des Maï-Maï, appuyés « par des rebelles étrangers », avaient été mis en déroute par les forces armées congolaises.  Néanmoins, ce jeudi matin, des hommes armés ont lancé l’assaut au lever du jour sur Uvira, en arrivant par bateaux. L’armée a riposté et aurait détruit deux embarcations, renseigne notamment plusieurs sources sur place : « Ici, la situation est vraiment alarmante. Il y a des tirs un peu partout. Il y a des bateaux marins qui sont venus du côté ennemi. Quatre bateaux sont venus mais deux déjà ont été détruits », confie ce témoin à Radio France Internationale.

« Dans le lac Tanganyika, ajoute-t-il, on ne connaît pas leur provenance mais quatre bateaux sont venus attaquer Uvira. Heureusement, les FARDC viennent d’en détruire deux et les deux autres ont pris la fuite. Les affrontements sont au niveau de Kabimba, au sud d’Uvira. Ils ont commencé à tirer très tôt le matin, vers 5 h. Heureusement, les militaires congolais FARDC étaient prêts et ils ont attaqué ces bateaux. Nous avons entendu l’arme lourde un peu partout. Nous sommes enfermés dans des maisons, on entend seulement du tonnerre. Les miliciens sont à côté, aux alentours de la ville. Ils ne sont pas encore entrés dans la ville. »

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De l’autre côté du Tanganyika, il y a le Burundi, notamment la capitale Bujumbura, située à à peine 25 kilomètres d’Uvira. Sans aller plus loin, il y a aussi le parc national de la Rusizi, un espace vers d’environ 900 hectars et d’où les soupçons se portent à présent sur l’origine de cette attaque.

Car en lançant leur assaut par bateaux, les rebelles n’ont ont semblé venir du côté du Burundi, où ils n’ont, semble-t-il, pas été inquiétés. Ils seraient tout aussi venus du côté congolais de Fizi, via un territoire qu’ils contrôlent.

David Aronson, un journaliste et blogueur indépendant qui se concentre sur l’Afrique centrale, affirme même, citant des sources « non confirmées », que président Burundais Pierre Kurunziza aurait armé les maï-maï Yakutumba en bateaux et munitions.

« Des rapports (non confirmés) allèguent que Nkurunziza a armé Yakutumba via Fizi – des cargaisons d’armes légères et de fournitures« , affirme le journaliste américain en anglais.

Seeing reports (unconfirmed) alleging Nkurunziza has been arming Yakutumba via Fizi –boatloads of light arms and supplies.

— David Aronson (@MushamukaD) September 27, 2017

Des allégations qui restent certes à prouver, sachant que  Joseph Kabila, de la République démocratique du Congo et Pierre Nkurunziza du Burundi sont deux alliés indéfectibles dans la sous-région.

Néanmoins, la vague d’attaques de miliciens congolais Maï-Maï semble avoir recueilli un soutien étranger. Des sources concordantes parle des rebelles burundais. Et ces incidents interviennent après ceux de Kamanyola où l’armée congolaise a ouvert le feu sur des réfugiés burundais, en tuant une trentaine; alors que Bujumbura était monté au créneau pour montrer son mécontentent et réclamer une enquête.