RDC : Kinshasa accuse Kigali de saboter le cessez-le-feu malgré la pression internationale

Le gouvernement de la RDC a condamné l’attaque lancée le 3 mai par « les Forces de défense rwandaises (RDF) et les positions du M23 » contre les camps pour personnes déplacées de Mugunga près de Goma au Nord-Kivu, renseigne un communiqué signé Patrick Muyaya, le porte-parole de l’exécutif congolais.

Pour le gouvernement congolais, ces actes, en plus de violer le droit international humanitaire, traduisent non seulement le refus du Rwanda d’obtempérer aux injonctions de la communauté internationale de cessez-le-feu et de retirer ses troupes du territoire congolais mais aussi sa volonté claire de poursuivre la guerre d’agression contre la RDC rejetant ainsi toute initiative de règlement de conflit par la voie pacifique.

« Se tenant aux côtés des populations déplacées, le gouvernement de la République Démocratique du Congo rassure la population congolaise, et plus spécialement les personnes déplacées qu’il ne ménagera aucun effort pour les protéger et sauvegarder l’intégrité du territoire national », indique le même document.

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A cet effet, des mesures urgentes ont été prises pour renforcer la sécurité des déplacés et récupérer les territoires sous occupation de l’armée rwandaise, poursuit ce communiqué qui ajoute « qu’une réponse appropriée sera réservée à ceux qui impunément s’en prennent aux paisibles populations au mépris des droits humains ».

Le gouvernement congolais se réserve ainsi, le droit de tirer toutes les conséquences sur le processus de Luanda et en appelle au facilitateur de prendre toutes les responsabilités quant à ce.

« Enfin, le gouvernement de la République Démocratique du Congo rappelle qu’il est urgent que la communauté internationale prenne des sanctions politiques et économiques conséquentes pour contraindre le Rwanda à abandonner ses aventures terroristes et meurtrières sur le territoire Congolais », conclut le communiqué.

Ce bombardement est la suite d’une série d’autres menés ces trois derniers mois par l’armée rwandaise, et qui ont touché des cibles civiles dans l’objectif clair de semer la terreur au sein d’une population déjà meurtrie, explique Patrick Muyaya.

Il s’agit entre autres du bombardement intervenu le 2 février 2024 à Mugunga, à côté d’une école primaire ; du bombardement d’un marché de Mugunga et d’un camp des déplacés de Nzulo le 7 février 2024; de l’attaque de l’aéroport international de Goma par des drones rwandais le 17 février 2024; du bombardement ciblant des civils à Sake le 22 février 2024 ainsi que du bombardement ciblant des civils à Nzulo à l’ouest de Goma le 18 mars 2024.

Pendant ce temps, le Rwanda continue à rejeter en bloc toutes ces accusations, exigeant une enquête et vérification crédible afin d’établir ce qui s’est réellement passé.

Christian Musungayi

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