Insécurité en Ituri: le ltn général Aguru Mamba Maurice préconise des tactiques et principes asymétriques pour le retour de la paix

La situation sécuritaire dans la province de l’Ituri est plus que inquiétante. Depuis fin janvier 2024, la recrudescence des attaques armées contre les populations civiles fait craindre une reprise des attaques et déplacements de population. La dynamique de retour observée depuis le deuxième semestre de 2023 dans certaines contrées risque aussi d’être altérée.

Le lieutenant général Aguru Mamba Maurice a au cours d’une interview accordée à l’ACP, appelé le gouvernement congolais à appliquer des tactiques et principes asymétriques pour combattre le banditisme dans cette province située à l’Est de la RDC.

« La situation de l’Ituri est une situation de violences de type criminel. Ce sont des extrémistes qui sèment la terreur et font du banditisme. on a voulu le gérer comme si c’était une situation normale. Les stratégies qu’on met en place ne correspondent pas aux défis sécuritaires. Il faut chercher à reconquérir la confiance de la population envers l’Etat et des forces de défense et sécurité. L’enjeu c’est la population. Il faut à tout prix sécuriser la population c’est-à-dire que les forces armées, des défenses et de sécurité protègent et évitent les massacres de population par les populations », a déclaré le lieutenant général, Aguru Mamba Maurice.

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Cet ancien commandant général des écoles militaires de la RDC a demandé au gouvernement national, provincial et à leurs partenaires techniques ainsi que financiers de mettre les communautés de cette région au cœur de leurs actions. Il les invite à appuyer plus efficacement la Commission Nationale des Droits de l’Homme afin de mieux contribuer à la promotion et la protection des droits de la personne en Ituri.

« J’ai suivi qu’il y a eu plusieurs accords qui ont été signés entre l’Etat et les groupes armés mais il faut faire attention. Dans tout ça, il faut changer le cap de priorité pour résoudre ce problème. Il faut résoudre le problème de la sécurité des populations et des citoyens; de la justice et de l’emploi des jeunes; il faut combattre l’impunité, la corruption et interprétation ainsi qu’à adapter le service militaire car qu’aujourd’hui ces services ne sont pas là.Les groupes armés sont dans la population. Tous les jeunes gens qui sont dans le M23, manquent d’emploi en Ituri parce que la compagnie Kilo Moto ne fonctionne plus. Des militaires et policiers doivent rester là où il ya le problème pour contrôler la population, voilà l’approche asymétrique qu’il faut appliquer », a renseigné l’ancien directeur des affaires politiques et du mécanisme d’alerte rapide, le lieutenant général Aguru Mamba Maurice.

Des efforts fournis par les autorités en vue de pacifier l’Ituri peinent à produire les résultats. Des consultations et accords signés avec ses semeurs de troubles semblent inefficaces. Même l’état de siège instauré depuis plus trois ans n’a pas permis d’éradiquer les groupes armés, mais ces derniers ont intensifié par contre leur activités tout en élargissant leurs rayons. Ces groupes rebelles deviennent de plus en plus exigeants.

« L’état de siège arrive à une situation d’enlisement. Dans la stratégie de gestion de crise il faut éviter qu’on arrive à l’allusion. Il faut tout faire pour sortir de cet enlisement. L’état de siège n’a pas répondu aux attentes de la population. L’état de siège on l’a donné comme mission rechercher et récupérer les armes. Est-ce que nous l’avons fait? C’est ça le problème donc il faut penser à d’autres stratégies à grand impact. Dans ce conflit il ne s’agit pas seulement des mesures militaires même non militaires par exemple il faut envoyer les gens avec des capacités professionnelles, les personnes de confiance et crédible. Dès que la population saura qu’on est en train de la protéger, elle va rejeter les groupes armés », s’est indigné Le lieutenant général, Aguru Mamba Maurice.

Selon les chiffres d’OCHA, depuis deux ans, l’Ituri abrite près de 1,8 million de personnes déplacées à la suite des violences armées et tensions intercommunautaires. Ces violences surtout à caractère communautaire mettent en péril la protection des civils et provoquent de nombreux problèmes humanitaires.

Au cours de la seule première quinzaine du mois d’avril dernier, 101 personnes ont été tuées lors des différentes attaques des groupes armés dans les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa. La population traumatisée et délaissée ne sait à quel saint se vouer. Elle appelle au rétablissement de la paix pour l’amélioration des Droits de l’Homme.

Persi M

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