RDC: le Cardinal Ambongo accuse le gouvernement d’armer les « Wazalando » dans l’Est

Après la vive polémique autour de son homélie à la veille de la Pâques, l’archevêque métropolitain de Kinshasa, capitale de la RDC, le cardinal Fridolin Ambongo est revenu sur la question sensible de l’insécurité qui prévaut dans l’Est du pays, particulièrement dans le Nord-Kivu.

Au cours d’une interview accordée à l’Agence Fides, Fridolin Ambongo affirme que pour vaincre le M23-RDF, le gouvernement a armé plusieurs groupes dont les « Wazalando », plongeant la ville-capitale du Nord-Kivu, dans l’insécurité.

Le chef de l’église catholique romaine en RDC est persuadé que ce groupe d’autodéfense n’est plus « homogène ».

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« Même certains de ses membres sont passés dans les rangs du M23. Il est difficile de contrôler ces groupes armés qui se réfèrent à autant de chefs », a-t-il argué, insistant sur le fait que le leader des « Wazalendo », Éphraïm Bisimwa a été condamné à mort en octobre dernier pour les graves incidents du 30 août 2023 contre la présence des Casques bleus de la Monusco à Goma, qui ont causé la mort de plus de 50 personnes.

Outre les Wazalando (résistants patriotes Ndlr), le Cardinal soutient que les autorités congolaises ont distribué les armées à d’autres groupes armés qui appartiennent aux forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), groupe fondé au début des années 2000 par les survivants de l’ancien régime hutu rwandais.

« Ce que nous craignons le plus, c’est le risque d’une insécurité généralisée d’abord à Goma et plus généralement dans tout l’Est du pays. En effet, le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés, comme les Wazalendo, mais aussi à certains appartenant aux FDLR en espérant que ces groupes soutiendraient l’armée face à l’avancée du M23. Tous ces groupes sont aujourd’hui bien armés et c’est la population qui en paie le prix, générant toutefois un risque d’insécurité généralisée », déclare l’archevêque de Kinshasa.

Les « Wazalando » font partie des réservistes de l’armée auxquels l’état-major militaire peut recourir pour assurer la défense de la République en cas de nécessité. Le projet de loi instituant la réserve armée de la défense a été adopté le 20 avril 2023.

Conforme aux dispositions de l’article 129 de la Constitution, cette structure des citoyens Congolais dénommée « Réservistes » a pour mission de soutenir et ou d’appuyer l’armée congolaise.

« Face aux agressions récurrentes que le pays connaît et qui ont amené le Chef de l’Etat à proclamer l’état de siège sur une partie du territoire national, la mise en place du service dénommé Réserve armée de la Défense donne l’occasion à cette structure de venir en appui aux FARDC dont la mission principale est la défense de la patrie », déclarait l’initiateur, Gilbert Kabanda, alors ministre de la Défense.

Concrètement, en instituant cette structure, le gouvernement a, sur base de certains critères préalablement établis, opté de recourir à l’expérience et savoir-faire des militaires de carrière retraités et des différents services de sécurité, des démobilisés du service militaire obligatoire, des démobilisés du service militaire contractuel, des volontaires civils ayant suivi une formation et un encadrement militaire ad hoc.

Carmel NDEO

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