Insécurité dans l’Est: « Joseph Kabila devrait agir et non se plaindre » (Runiga)

« L’amnistie accordée aux anciens rebelles est à la base de l’insécurité dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo » a déclaré le chef de l’État Congolais Joseph Kabila devant une centaine de députés de la majorité présidentielle.

Pour Jean-Marie Runiga, ancien président du Mouvement du 23 mars, M23, une rébellion qui avait contrôlé la ville de Goma en 2012, par cette déclaration le président Joseph Kabila reconnaît que le gouvernement Congolais a failli à ses obligations.

« Les ex-combattants qui ont étés amnistiés ont étés intégrés dans les Forces Armées de la RDC et d’autres sont partis dans les centres de démobilisation et de réinsertion pour apprendre un métier afin d’être utiles dans la société » rappelle à POLITICO.CD l’actuel président du parti politique ASP (Alliance pour le Salut du Peuple), qu’il dirige depuis son exile.

Fustigeant l’échec de ce processus de réintégration d’anciens combattants, Jean-Marie Runiga, décrie les détournements de fonds destinés à ces programmes orchestrés par l’administration Congolaise. « Il se fait que ces centres ne fonctionnent pas correctement par manque des moyens financiers et lorsqu’il y en a on les détourne au profit des quelques individus dans toute impunité » renchérit-il à POLITICO.CD

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« Le cas le plus récent est celui des ex-combattants issus des groupes armés de l’est du pays qui étaient à Kamina et à Kitona. Après plusieurs incidents dûs à une prise en charge inadéquate, conduisant à la mort de certains d’entre eux, le gouvernement de la République Démocratique du Congo à rapatrier ces ex-combattants à l’est de la RDC en contre partie de 100 dollars Américains pour chaque combattant » explique l’ancien chef de file du M23.

« Sans kit de réinsertion et sans encadrement, le gouvernement à abandonner à leur triste sort ces anciens combattants. C’est ainsi que d’autres finissent par être recrutés dans les groupes armés locaux et étrangers qui pillent , violent et massacrent la population » détaille Runiga.

« Étant donné que le pouvoir ne se plaint pas mais s’exécute, le président de la République doit demander des comptes au ministre de la défense nationale et à toutes les structures qui interviennent dans la gestion des ex-combattants amnistiés et prendre des mesures qui s’imposent en s’attaquant non seulement aux conséquences mais aussi aux causes » a suggéré Jean-Marie Runiga dans un entretien exclusif accordé à POLITICO.CD

Fiston MAHAMBA

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