Dernière étape de la visite de l’Ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Nikki Haley, le tête-à-tête entre le président Kabila et l’envoyée de Donald Trump a été exceptionnellement long ce vendredi au Palais de la Nation à Kinshasa.
« C’était une conversation ferme et franche« , a déclaré Haley à un petit groupe de journalistes, citée par Reuters, au sujet de son entretien avec le président congolais.
L’Ambassadrice américaine ajoute qu’elle avait « clairement fait savoir que les Etats-Unis voulaient voir des élections en République démocratique du Congo en 2018″, et que son pays n’accepterait « plus aucun report. »
« Une relation avec les Etats-Unis dépend de la façon dont il [Kabila] agira à l’avenir« , a-t-elle déclaré. « Il [Kabila] a la capacité de soutenir cela ou non, mais nous avons la capacité de prendre nos décisions en fonction de cela. »
Une sortie qui ne plait pas du tout aux autorités congolaises. Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a déclaré que le gouvernement espérait voir lieu l’élection le plus tôt possible, mais que c’était à la commission électorale de fixer la date.
« Ce n’est pas au gouvernement ni à Mme Haley d’organiser les élections », a déclaré M. Mende à Reuters. « Je ne pense pas que nous pouvons être soumis à ce genre de diktats. »
« Mme Haley, comme tout autre partenaire international, a le droit de donner son avis sur la situation dans notre pays, et nous acceptons volontiers cela. Mais ça ne doit pas aller au delà des simples recommandations », a réagi un peu plus tôt un cadre de la majorité au pouvoir joint au téléphone par POLITICO.CD.
« Ses [Mme Haley] paroles ne sont pas d’évangile. Il ne revient pas aux Etats-Unis de fixer la date des élections en RDC. La CENI seule est habilitée à élaborer un calendrier sur les élections. Et s’il y a des problèmes, les Congolais seuls devraient se parler pour trouver une solution« , ajoute-t-il sous le sceau de l’anonymat.