L’étrange annonce du gouvernement concernant la mort d’un commissaire de police

L’annonce par le gouvernement de la RDC de la mort d’un commissaire de police « assassiné » dans le Kasaï central par des présumés miliciens Kamwina Nsapu parait étrange, tant le gouvernement n’a jamais fait une telle communication.

Selon le communiqué, le Commissaire de police Michel Bimonyi Yamuimbi, âgé de 53 ans, a été assassiné le 05 mars et son corps mutilé, à 30 kilomètres de Lusambo, dans une localité de la province de Sankuru, située à proximité de Dimbelenge, territoire de la province du Kasaï-central, sur la Route Lusambo-Kananga, par des miliciens Kamwina Nsapu.

Cette annonce parait plus étrange d’autant plus que le gouvernement de la République démocratique du Congo, en particulier son Porte-parole, le ministre Lambert Mende, n’a jamais communiqué de la sorte, concernant un officier de ce rang. De plus, ce communiqué publié jeudi a été signé par Dieumerci Mutombo, le Directeur de cabinet du ministre des Médias et de la Communication.

En outre, la traque des miliciens Kamwina Nsupu est au coeur d’une controverse entre la RDC et la Communauté internationale qui réclame des enquêtes après plusieurs révélations faisant état de violation des droits de l’homme et des massacres, parfois accamblant les forces de l’ordre.

Le Haut-commissaire de Nations-Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussei, a annoncé la découverte de trois fosses communes dans le Kasai, sans préciser l’endroit, lors de son discours ce mercredi au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

« Mon Bureau a récemment signalé un certain nombre de violations graves des droits de l’homme dans les provinces de Kasaï et Lomani de la République démocratique du Congo (…) À la lumière des rapports récurrents de violations graves et de la découverte récente de trois autres fosses communes, j’exhorte le Conseil à établir une commission d’enquête chargée d’examiner ces allégations. Mon Bureau surveillera attentivement les développements judiciaires concernant les actions des forces de sécurité qui ont entraîné la mort de plus de 100 personnes en septembre et en décembre », dit ce mercredi 8 mars 2017 lors de son intervention au conseil de droits de l’homme de l’ONU« , a-t-il dit.

Du côté du gouvernement, on admet qu’il y a « plus que » trois fosses communes, mais que celles-ci seraient l’oeuvre des miliciens Kamwina Nsapu, aux prises avec les forces loyales dans cette partie du pays.

« Ils [allusion faite au Haut-commissaire de Nations-Unies aux droits de l’homme, NDLR] ne sont pas sur le terrain, mais nos magistrats y sont, ils seront bientôt de retour. Nos magistrats ont découvert plus que trois fosses communes, toutes ces horreurs ont été commises par des miliciens Kamwina Nsapu« , fait savoir Lambert Mende, le Porte-parole du gouvernement cité par la correspondante de RFI, Sonia Rolley.

5 comments
  1. Il n y a pas raison de refuser une enquête internationale pour le bien de tous. Pourquoi le gouvernement la refuse? comme si le même gouvernement cachait une révélation.

  2. fallait-il attendre la montée au créneau de la communauté internationale pour que notre gouvernement attire son attention sur ce qui se passe au Kasai Central? La vie humaine est sacrée! Et l’auteur de cette vie demandera de compte à ceux qui versent le sang innocent.
    Cain en versant le sang innocent de son frère Abel avait été banni sur la terre par Dieu Les puissants d’aujourd’hui verront leur chair servir de nourriture aux oiseaux demain quand la colère de Dieu s’ abattra sur eux.

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