Une ONG accuse l’ANR « d’exceller » dans les violations des droits de l’Homme en RDC

L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme (ASADHO) accuse l’Agence nationale de Renseignements (ANR) d’exceller dans les violations des droits de l’homme en RDC.
Un homme arrêté par la police, le 19 janvier 2015 à Kinshasa, en marge des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila (Photo d'illustration). © AFP/Papy Mulongo Un homme arrêté par la police, le 19 janvier 2015 à Kinshasa, en marge des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila (Photo d'illustration). © AFP/Papy Mulongo
Un homme arrêté par la police, le 19 janvier 2015 à Kinshasa, en marge des manifestations contre le pouvoir de Joseph Kabila (Photo d'illustration). © AFP/Papy Mulongo

Cette association congolais révèle dans un communiqué publié sur son site l’enlèvement à Kinshasa d’un pasteur, accusant les services de renseignements congolais d’être impliqués.

« En date du 27 Janvier 2017, vers 18 heures, le pasteur AMISI  DUMBI a été enlevé au siège de son église située au croisement des avenues Poids lourds et Pont Matete dans la commune de Matete par 5 (cinq) agents de l’Agence Nationale des Renseignements, ANR en sigle, à bord d’une jeep des FARDC stationnée à près de 100 mètres de l’église. Ils l’ont conduit au cachot du quartier général de l’ANR (ex immeuble UZB dans la commune de la Gombe) où il est détenu illégalement jusqu’à ce jour, privé de tout droit de visite de sa famille et de ses avocats« , fait savoir l’ASADHO.

Elle accuse, toujours dans le même communiqué, l’ANR d’être « régulièrement impliquée dans les enlèvements, détentions illégales, les traitements inhumains et dégradants, les tortures, le refus de visite des détenus par leurs parents et avocats, ce qui constitue des violations  graves des dispositions de l’article 17 alinéas 1, 2 et 18 de la Constitution de la République »

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« Malgré les dénonciations et demandes de sanctions régulièrement faites par l’ASADHO et d’autres organisations de défense des droits de l’homme, les autorités compétentes de la RDC ne prennent aucune mesure tendant les auteurs desdites violations hors d’état de nuire« , explique cette ONG dirigée par Maître Jean-Claude Katende

Le communiqué de l’ASADHO

(Kinshasa, le 08 février 2017) – L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO en sigle, dénonce l’enlèvement à Kinshasa de Monsieur AMISI DUMBI, pasteur titulaire de l’église « Assemblée de Restauration de plein évangile », ARPE en sigle.

En effet, en date du 27 Janvier 2017, vers 18 heures, le pasteur AMISI DUMBI a été enlevé au siège de son église située au croisement des avenues Poids lourds et Pont Matete dans la commune de Matete par 5 (cinq) agents de l’Agence Nationale des Renseignements, ANR en sigle, à bord d’une jeep des FARDC stationnée à près de 100 mètres de l’église. Ils l’ont conduit au cachot du quartier général de l’ANR (ex immeuble UZB dans la commune de la Gombe) où il est détenu illégalement jusqu’à ce jour, privé de tout droit de visite de sa famille et de ses avocats.

L’ASADHO rappelle que l’ANR est régulièrement impliquée dans les enlèvements, détentions illégales, les traitements inhumains et dégradants, les tortures, le refus de visite des détenus par leurs parents et avocats, ce qui constitue des violations graves des dispositions de l’article 17 alinéas 1, 2 et 18 de la Constitution de la République3. Malgré les dénonciations et demandes de sanctions régulièrement faites par l’ASADHO et d’autres organisations de défense des droits de l’homme, les autorités compétentes de la RDC ne prennent aucune mesure tendant les auteurs desdites violations hors d’état de nuire.

L’ASADHO demeure toujours convaincue que face à l’impunité des agents de l’ANR qui foulent aux pieds la Constitution et les différents instruments juridiques internationaux et régionaux des Droits de l’homme ratifiés par la République Démocratique du Congo, des sanctions appropriées doivent être prises à leur endroit pour enrayer ce fléau.

Face à ce qui précède, elle recommande :

Au Président de la République :

– D’ordonner l’ouverture des poursuites judiciaires contre les agents de l’ANR impliqués dans le dossier d’enlèvement du pasteur AMISI DUMBI ;

– De veiller à ce que les agents des services de sécurité ne puissent pas troubler la quiétude des paisibles citoyens.

Au Ministre de la justice et garde des sceaux et au Ministre des Droits Humains :

– D’ordonner immédiatement la libération de Monsieur AMISI DUMBI en détention illégale au cachot de l’ANR ; à défaut ordonner son transfert devant les juridictions compétentes.

Au responsable de l’ANR :

– D’ouvrir des actions disciplinaires et initier des poursuites judiciaires contre les agents impliqués dans l’enlèvement du pasteur AMISI DUMBI.

SYC

 

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