Beni/Élection: Dénis Mukwege critique sévèrement le pouvoir

Dans un communiqué de presse publié ce 17 mai 16, Dénis Mukwege s’en est pris vertement au gouvernement au sujet des récents massacres à l’Est de la RDC et des élections prévues cette année.

« Alors que nos gouvernants organisent une impasse politique et se livrent, à plus de 2000 km de Béni, à une fausse bataille d’interprétation de notre Constitution qui constitue en réalité une démarche bassement politicienne ayant pour objectif de perpétuer un chaos organisé visant la préservation des privilèges de quelques proches du pouvoir, le mal court, traverse nos villages laissant, derrière lui, terreur, chaos, sang et maisons en feu. »

Depuis octobre 2014, le bilan s’élève à plus de 600 morts, écrit-il avant de faire la corrélation avec le débat sur l’interprétation de l’article 70 de la constitution.

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 « Alors que nos gouvernants organisent une impasse politique et se livrent, à plus de 2000 km de Béni, à une fausse bataille d’interprétation de notre Constitution qui constitue en réalité une démarche bassement politicienne ayant pour objectif de perpétuer un chaos organisé visant la préservation des privilèges de quelques proches du pouvoir, le mal court, traverse nos villages laissant, derrière lui, terreur, chaos, sang et maisons en feu. »

Pour lui, ce débat sur la constitution et la non-organisation des élections ont pour conséquence une prolongation des souffrances du peuple.

« Les manœuvres dilatoires ayant pour projet apparent d’hypothéquer l’organisation des élections dans les délais constitutionnels préparent un « glissement » extrêmement dangereux et une violation de la résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et des principes de la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, qui entrainerait une prolongation des souffrances du peuple congolais, en vue de mieux l’assujettir et continuer à exploiter ses ressources sans redevabilité. »

Accusé par plusieurs personnalités politiques proches du pouvoir de s’écarter de sa mission médicale (et humanitaires) et d’investir davantage le champ politique, Dénis Mukwege a quasiment proposé un projet de société.

« La solution définitive  de la RDC requiert une prise en compte holistique du mal congolais, qui passera d’abord par l’éveil de la conscience patriotique du peuple, ensuite par la refondation de l’État, et enfin par l’instauration d’un état de droit respectueux des droits humains et une gouvernance orientée vers la satisfaction de l’intérêt général : en bref, un changement radical de l’actuel système. Pour y arriver, l’acteur principal reste le peuple congolais qui doit l’assumer en tant que détenteur primaire de la souveraineté nationale. »

Il a également insisté sur l’application de la justice pour combattre l’insécurité dans la partie Est de la RDC.

« Ces derniers massacres commis à l’Est du Congo illustrent à suffisance, hélas, que la paix ne saurait s’obtenir au détriment de la justice.  Je me rappelle les mots écrits en 1963 par le Dr. Martin Luther King, Jr.: « Une justice trop tardive est un déni de justice ». La paix ne peut être atteinte que lorsque le respect des droits humains et des libertés fondamentales, allant de pair avec un développement économique et l’accès à l’éducation et à la justice pour tous, seront reconnus par notre gouvernement et la communauté internationale. »

 

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