Agression dans l’Est: la Russie encourage la RDC à redoubler d’efforts pour réformer son secteur sécuritaire

La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo était au cœur d’une réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations Unies, tenue mercredi 29 mars.

Dans la province du Nord-Kivu, la situation sécuritaire est de plus en plus délétère et dramatique. Les terroristes du M23 parrainés par le Rwanda occupent plusieurs entités de cette province notamment dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. Leurs offensives contre l’armée gouvernementale congolaise ainsi que les violations incessantes de recommandations des organisations régionales dont; le cessez-le-feu, sont à la base de la dégradation considérable de la situation humanitaire.

« Au Nord-Kivu en particulier, les affrontements entre le M23 et les FARDC ont forcé 900.000 personnes à se déplacer. Les besoins humanitaires, déjà immenses en RDC, continuent d’augmenter. Cette crise humanitaire reste l’une des plus négligées au monde. Les populations déplacées, auprès desquelles je me suis rendue, vivent dans des conditions extrêmement précaires », a déploré la Représentante spéciale du Secrétaire général pour la RDC, Bintou Keita, devant les quinze membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

Publicité

Lors de la réunion du mercredi, la Fédération de Russie a, de prime abord, souligné l’importance de la récente visite du Conseil en RDC, en particulier dans l’est du pays, dans le chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

La Représentante Russe à l’ONU, Anna M.Evstigneeva qui a assuré que son pays suit de près l’évolution de la situation dans les régions orientales de la RDC, a dénoncé les offensives du groupe M23, qui ont accentué la détérioration de la situation humanitaire et conduit à une augmentation du nombre de déplacés et de réfugiés, ainsi que des violations des droits humains et des souffrances quotidiennes subies par la population civile.

La représentante a noté avec préoccupation que les forces gouvernementales, la MONUSCO et les forces régionales de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) sont forcées de se concentrer sur la lutte contre le M23, alors que d’autres groupes armés en profitent pour renforcer leurs positions dans l’est du pays.

Nécessité d’un dialogue entre Kinshasa et Kigali

Dans la suite de son intervention, la Russie s’est déclarée préoccupée par la menace d’une escalade des tensions entre la RDC et le Rwanda. La diplomate Russe a soutenu que la tâche prioritaire aujourd’hui est de parvenir à une cessation des hostilités et d’engager un dialogue inclusif entre toutes les parties au conflit.

À cet égard, la Russie dit compter sur l’efficacité des nouvelles mesures prises par les pays voisins de la RDC dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, et la représentante a salué l’engagement du Gouvernement congolais dans les négociations avec les groupes armés dans le cadre du volet politique du processus de Nairobi. « Il est important d’articuler et de coordonner efficacement les processus de Nairobi et de Luanda afin de créer les conditions d’un dialogue intercongolais », a-t-elle fait valoir, et de restaurer les relations entre Kinshasa et Kigali.

« Seules des solutions politiques permettront de parvenir à une cessation complète des hostilités et à la création des conditions réelles d’une stabilisation durable », a-t-elle souligné en encourageant Kinshasa à redoubler d’efforts pour réformer le secteur de la sécurité du pays.

Carmel NDEO

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading