Agression dans l’Est de la RDC : Les États-Unis appellent le Rwanda à « prendre des mesures actives pour faciliter la désescalade »

L’administration Biden responsabilise le Rwanda pour aboutir à la désescalade des tensions polito-militaires qui prévalent dans la partie Est de la République démocratique du Congo, de suite de la résurgence du groupe terroriste M23 qui occupe plusieurs territoires congolais. En marge des travaux du G20 qui se tiennent en Indonésie, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est revenu sur la situation sécuritaire en RDC.

Dans une réunion qu’il juge « importante », Antony Blinken a fait savoir au ministre rwandais des affaires étrangères la « profonde préoccupation » des États-Unis au sujet de la « persistante violence » dans l’Est de la RDC.

« J’ai eu une réunion importante avec le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta aujourd’hui en marge de mes réunions du G20 à Bali. J’ai souligné la profonde préoccupation des États-Unis au sujet de la persistante violence dans l’est de la RDC et j’ai appelé le Rwanda à prendre des mesures actives pour faciliter la désescalade », a annoncé Antony Blinken sur Twitter.

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Des consultations à Kinshasa

Désigné facilitateur par la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) pour la paix en RDC, l’ex-Président Kényan, Uhuru Kenyatta a achevé, ce lundi 14 novembre à Fleuve Congo Hôtel, ses consultations avec les acteurs politiques, de la société civile, les leaders de communautés du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri ainsi que les corps diplomatiques en RDC.

Deux jours durant, il a reçu à tour à tour le Premier Ministre, Jean-Michel Sama Lukonde avec quelques membres de son gouvernement, les Bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, la Représentante spéciale du Secrétaire Général de l’ONU et Cheffe de la MONUSCO, les diplomates ainsi que plusieurs représentants des deux Kivu et de l’Ituri pour essayer de décortiquer toute la problématique, de comprendre les causes les plus profondes, les causes sous-jacentes du conflit en vue de chercher le remède à cette agression injuste imposée à la RDC par le Rwanda sous couvert du M23.

Beaucoup sont d’avis avec le processus de Nairobi qui résout durablement les conflits armés dans l’Est de la RDC. La dernière réaction en date est celle du Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’kodia.

Le speaker Mboso a insisté sur la nature des pourparlers prévus le 21 novembre à Nairobi et sur le statut des participants, dont le M23.

À cet effet, il a souligné que «le M23 est un groupe terroriste, avec lequel on ne peut pas négocier». Aussi, dit-il, «s’il faut négocier, il faut poser des conditions, entre autres, déposer les armes, quitter les territoires occupés illégalement».

Avec ces différents interlocuteurs, Uhuru Kenyatta a défini les pistes de solutions aux problèmes de l’insécurité dans l’Est du pays, dans la perspective des pourparlers de Nairobi prévus le 21 novembre.

L’acteur de la société et point focal du processus de Nairobi au Sud-Kivu, Evariste Mfuame, qui s’est exprimé sur Radio Okapi après l’audience accordée aux communautés de cette province, dit avoir proposé au facilitateur la mise sur pied d’un groupe de travail.

«En termes des recommandations, c’est de demander au facilitateur de l’EAC d’avoir un groupe de travail. Parce que, c’est un conflit qui a beaucoup de complexités, qui demande beaucoup d’analyses, beaucoup de lucidité pour accompagner les Congolais et les Etats de la région à aller vers des solutions durables de paix, de stabilité et de développement ».

Pour Evariste Mfuame, il est temps d’analyser les causes profondes de l’insécurité pour espérer une paix durable dans la région.

Après les consultations, le facilitateur Uhuru Kenyatta a promis qu’il fera de son mieux pour ne pas être manipulé par les uns et les autres.

Il leur a fait part des exigences qu’impose le mandat qui lui a été assigné. Il a indiqué qu’il s’attèle à amener les parties prenantes à reconnaître le gouvernement légal et légitime de la RDC sous le leadership du Président de la République, Félix Tshisekedi, à respecter la constitution de ce pays ainsi que la souveraineté et l’intégralité de son territoire.

«Je ne suis pas venu ici avec une mentalité particulière pour imposer le diktat sur ce qui doit être fait. Mais plutôt pour écouter les différentes acteurs de sorte à faciliter les choses pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC», a fait savoir Uhuru Kenyatta.

Il a fait aussi relever la complémentarité qui existe entre le processus de paix de Nairobi qu’il pilote et les efforts de médiation entrepris par le Président angolais João Lourenço à travers la feuille de route de Luanda.

Après avoir écouté les acteurs politiques et sociaux à Kinshasa, l’ancien Président, Uhuru Kenyatta finalisera son agenda aux pourparlers de Nairobi qui sont prévus le 21 novembre prochain.

Stéphie MUKINZI M

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