Tensions Kinshasa-Kigali : Uhuru Kenyatta annonce la mise en place d’une force régionale pour « désarmer » tous les groupes armés dans l’Est de la RDC

Le Président kényan, Uhuru Kenyatta, également président en exercice de la communauté de l’Afrique de l’Est, s’est exprimé, mercredi, sur la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Dans sa déclaration, transmise à POLITICO.CD, Uhuru Kenyatta se dit « inquiet » du fait du récent développement de la situation qui, du reste, demeure toujours tendue notamment entre Kinshasa et Kigali, alors que l’Est de la RDC est en proie aux affrontements entre les FARDC et les terroristes du M23, accusés d’être soutenus par l’armée rwandaise.

« Je note avec inquiétude que les développements récents, y compris les hostilités ouvertes, créent une grave menace pour le succès de l’accord régional, le travail des dirigeants, y compris la promotion des résultats des consultations intercongolaises (RDC) du processus de Nairobi », a déclaré Uhuru Kenyatta.

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À en croire Kenyatta, ces hostilités, déjà enclenchées, menacent de saper, tout de même, le processus politique en cours (la voie politique) visant à remédier à la situation sécuritaire, comme prévu dans le communiqué sanctionnant le conclave du 21 avril 2022.

Appel à « la cessation immédiate »

Tout comme d’autres chanceliers internationaux, Uhuru Kenyatta ne va pas dans le dos de la cuillère pour dénoncer l’agression dans l’Est de la RDC. Dans sa note, où il révèle même avoir entrepris une série de conversations téléphoniques avec ses collègues de la région du 14 au 15 juin 2022, le président de la République Kényane appelle les dirigeants politiques de la région à rester « déterminés » à mettre en place et à renforcer les efforts politiques et militaires en RDC en vue de construire une paix et stabilité durables dans le pays.

« J’appelle donc à la cessation immédiate de toutes les hostilités dans l’Est de la RDC et à tous les groupes armés, étrangers et locaux, à déposer les armes immédiatement et sans condition et à s’engager dans le processus politique », a-t-il insisté.

« J’appelle en outre à la déclaration des provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu (Bunagana, Bugusa, la plupart des parties de l’axe principal du Petit Nord, Masisi, Lubero, Beni Kasindi) et du Sud-Kivu en zone libre d’armes, où tout individu ou groupe portant des armes en dehors des forces officielles et légalement déployées et mandatées dans le pays seront désarmées », martèle Kenyatta.

Il sied d’indiquer que l’escalade entre Kigali et Kinshasa est encore grande. Les FARDC ont accusé, lundi 13 juin 2022, les forces Rwandaises d’avoir soutenues les terroristes du M23 pour occuper la cité de Bunagana, à la frontière avec l’Ouganda. De l’autre côté, le Rwanda a, dans un communiqué, appelé à la protection de ses frontières, revendiquant sournoisement la chute de Bunagana.

Serge SINDANI

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