Le collectif Free Beya écrit au Roi Philippe : « François Beya est victime d’une guerre au palais présidentiel »

Le collectif « Free François Beya » a sollicité l’implication du couple royal Belge en séjour en République Démocratique Congo pour obtenir la libération de l’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité.

Dans sa lettre de ce jeudi 09 juin, ce collectif s’appuie sur le discours prononcé par le Roi Philippe devant les institutions congolaises durant lequel, le monarque belge a évoqué les violations des droits de l’Homme et l’impunité qui sévissent dans l’Est du Congo.

Cette structure souligne d’entrée de jeu que « ces violations sont nombreuses sur l’ensemble du territoire et sont, pour certaines, le fait des autorités publiques, dont les services de sécurité. »

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« A cet égard, le Collectif saisit l’occasion de votre venue pour vous exprimer sa vive préoccupation concernant l’arrestation et la détention arbitraire de François Beya Kasonga, Conseiller Spécial du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo en matière de Sécurité, par les différents Services de Renseignements (Agence nationale de renseignements – ANR, Détection militaire des activités anti-patrie –DEMIAP, Police militaire) le samedi 5 février 2022 à Kinshasa. Il lui serait reproché d’avoir tenté de faire un coup d’Etat », a dénoncé le collectif « Free François Beya » qui rappelle en même temps que « dès les prémisses de l’Affaire BEYA et de manière récurrente, il a fait part de sa désapprobation quant aux pratiques des services de sécurité visant à fabriquer de fausses preuves pouvant être mis à charge de François Beya en vue de le conduire droit devant un juge et y obtenir une condamnation excessive ».

Le collectif déplore le fait qu’en dépit d’avoir alerté le Président Tshisekedi de cette situation à travers deux lettres ouvertes, en date des 7 et 22 mars derniers, aucune réponse n’a été trouvée jusqu’à ces jours.

De plus, le Collectif dit n’avoir cessé de dénoncer ouvertement les violations des droits et libertés de l’ancien « Monsieur Sécurité » de Tshisekedi sur fond de règlement de comptes au sein de la Présidence congolaise.

« Ses arrestation et détention arbitraires s’expliquent principalement par le fait qu’un faux dossier a été monté contre lui. Certains de ses collaborateurs ont également été arrêtés et sont arbitrairement détenus à la prison de Ndolo », dénonce cette structure.

François Beya victime d’une guerre au sein du palais présidentiel

Dans cette veine, le collectif affirme avec véhémence et sans mâcher les mots que François Beya est simplement victime d’une « guerre » au sein du palais présidentiel et serait entrain de payer pour son enquête sur un conflit minier impliquant le Conseiller privé du Chef de l’État, Fortunat Biselele et l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, pour ne citer que ceux-là.

Pour appuyer cette assertion, le collectif s’appuie sur les articles relayés notamment par Jeune Afrique le 1er décembre 2021 intitulé RDC : Beya, Biselele, Nangaa… Discrète guerre de palais dans le premier cercle de Tshisekedi – Jeune Afrique, et AfricaReport dans son article intitulé : *a DRC: A discreet palace war is taking place within Tshisekedi’s inner circle et encore par Africa Intelligence dans son article du « https://www.africaintelligence.com/mining-sector_politics/2022/01/10/felix-tshisekedi-s-inner-circle-in-a-panic-over-mining-deal-dispute,109715332-ge0 »

Cette structure note que « le flou qui entoure le dossier BEYA confirme les soupçons partagés par un certain nombre de diplomates africains et occidentaux en poste à Kinshasa, dont l’Ambassadeur américain Mike Hammer, d’un dossier monté de toutes pièces contre ce dernier, sur fond de rumeurs autour d’une guerre de palais impliquant le Conseiller privé du Président, Fortunat Biselele alias Bifort, selon l’article du 13 mai 2022 d’Africa Intelligence “ Arrestation de BEYA : des Etats-Unis au Rwanda, le discret ballet des émissaires”.

En outre, ajoute cette structure qui se veut militer pour les droits de l’Homme, les violations de droits et libertés de François Beya ont récemment fait l’objet d’une communication individuelle auprès du Comité des droits de l’Homme des Nations Unies.

« Le Comité des droits de l’Homme a demandé à la RDC de prendre des mesures de protection en faveur de François Beya Kasonga et des membres de sa famille susceptibles de subir des actes d’intimidation ou des représailles pour avoir soumis la communication ou pour avoir coopéré avec le Comité, ainsi qu’en faveur du Collectif Free François BEYA Kasonga et de ses membres », renseigne la même source.

Crainte d’une justice manipulée

Avant de conclure sa lettre, le Collectif a exprimé son inquiétude quant à l’absence d’indépendance de la Justice dans ce dossier « purement politique ».

Dans cette perspective, il fait appel à la bienveillance du Roi Philippe en vue de soulever le cas de François Beya et de ses collaborateurs auprès du Président Tshisekedi dans le cadre du renouvellement des relations bilatérales que la Belgique et le Congo partagent de longue date.

Rappelez-vous que François est accusé notamment; d’atteinte à la sûreté de l’Etat, complot contre la personne du Chef de l’Etat; – Injures; Violation de consigne; Incitation des militaires à commettre des infractions.
Il a comparu pour la première depuis son arrestation le O5 février, le vendredi 3 juin 2022 devant la Haute Cour Militaire. La prochaine audience est fixée le vendredi 10 juin 2022.

Carmel NDEO

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