Inhumation des civils tués en Ituri : La société civile déplore le silence de Kinshasa et exige la démission des autorités militaires

Près de 60 personnes tuées mardi soir par des miliciens de la CODECO sur le site de déplacés « Plaine Savo » dans le territoire de Djugu, en Ituri ont été inhumées vendredi 04 février 2022 dans les fosses communes, non loin du lieu de crime.

D’après nos sources dans la région, plusieurs autorités administratives et politiques locales et des grandes figures de la communauté victime « les Hema » ont fait le déplacement à Bule pour des cérémonies funéraires. Cependant, aucune autorité ni provinciale moins encore nationale ne s’y est rendue, a déploré la société civile locale.

« Elles ont seulement pris en charge l’organisation des obsèques en disponibilisant notamment des cercueils », apprend POLITICO.CD.

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Au-delà de l’absence quasi-totale de la représentation tant nationale que provinciale (les membres du gouvernement central et provincial), la société civile fustige l’indifférence et le silence radio observés par le gouvernement central face à cette nième tragédie dans la province très tourmentée de l’l’Ituri.

« Je ne peux pas comprendre dans un État de droit qu’on puisse connaître ce genre de massacre et que l’État puisse garder silence », regrette Dieu-donné Losa président de la société civile de l’Ituri.

A lui de fustiger « Nous ne pouvions pas imaginer un jour, lorsque la population que vous dirigez est massacrée de la sorte comme gouverneur de la province, vous n’êtes pas à mesure de vous déplacer. Ça fait pour moi pitié de voir l’administrateur du territoire militaire devant ces corps, je me pose la question de savoir comment se sent-il devant cette population et devant ces corps. Est-ce-qu’il se sent encore administrateur du territoire ? Pourquoi ne pas démissionner alors ? ».

Mis à terre sous une vive émotion en présence de leurs, la plupart des victimes dont les femmes et les enfants ont été égorgées par la milice de la CODECO. Le bilan de ces attaques sanglantes qui était provisoire jusqu’au jeudi faisait étant de 56 personnes tuées. À ces jours, les sources sécuritaires ont avancé un nouveau bilan d’au-moins 64 morts et 43 blessés.

Les forces armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC) ont qualifié ce massacre contre la population civile de « crime contre l’humanité ».

De son côté, le secrétaire général de l’organisation des nations unies (ONU), António Guterres a invité les autorités congolaises à diligenter des enquêtes « approfondies » et ce, dans le plus bref délai, afin que les responsabilités soient établies et que les auteurs répondent de leurs actes devant la justice.

Carmel NDEO

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