DGRK : ancien magistrat révoqué pour « corruption », le DG Kuluta, dans les viseurs de l’APLC pour tentative des détournements

À la tête de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK), un service du Gouvernorat provincial, depuis un an, les choses s’en vont de mal en pis pour ce dernier.

Un mauvais sort planerait-il sur la ville de Kinshasa ou encore sur l’actuel patron de la DGRK ? Nul ne saurait l’affirmer mais les faits sont là et le DG Félicien Kuluta est mal barré. Avec le nouveau Patron de l’agence anti-corruption, un homme qualifié « d’intègre et d’intransigeant », M. Thierry Mbulamoko veut voir claire sur la gestion des millions de dollars encaissés par la DGRK dans un circuit non officiel.

Mais que sait-on exactement Félicien Kuluta ?

Tout commence en 2009. Joseph Kabila est président de la République et Adolphe Muzito est le Chef du Gouvernement pour le compte du Parti Lumumbiste Unifié (PALU) d’Antoine Gizenga. Dans une ordonnance d’organisation judiciaire n°09/054 du 15 juillet 2009 portant révocation des magistrats civils du siège, un nom y figure, c’est celui de l’actuel Directeur Général de la DGRK, Félicien Kuluta Ntula, à l’époque Juge d’instance, immatriculé 504.784. Le motif, le Journal Officiel de la RDC du 16 juillet 2009 renseigne : « Attendu que les deux premiers magistrats concernés ont commis des faits infractionnels qui ont donné lieu à leur condamnation à des peines de servitude principale supérieures à trois mois et que par les arrêts ci-dessus indiqué, la Cour Suprême de Justice a reconnu les autres desdits magistrats (dont Félicien Kuluta), coupables, soit de dol, soit de concussion ou de déni de justice ayant donné lieu à des actions en prise en partie : vu les dossiers personnels des magistrats concernés ; sur proposition du Conseil Supérieur de la Magistrature ; Sont révoqués de leurs fonctions et grades respectifs les magistrats dont les noms suivent : […] ». C’était donc la fin de sa carrière.

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Depuis, l’homme n’a plus laissé entendre parler de lui, du moins jusqu’à un heureux hasard, soit le 17 juillet 2019 où le Gouverneur Gentiny Ngobila a redonné le souffle à celui-ci, en le nommant Conseiller financier. Il s’en est fallu seulement d’une année, pour que l’homme arrive à conquérir le cœur du numéro un de la ville qui va prendre un autre arrêté, cette fois-ci pour le nommer Directeur Général de la plus importante régie financière de Kinshasa.

Kuluta interdit de quitter le pays ?

D’après un média en ligne de la place, l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC) a retenu en charge du DG de la DGRK « l’infraction de détournement de denier public » et se prépare à la prochaine invitation. « Plus graves, jusqu’à instruire les services de migrations de l’empêcher de se trouver dans les frontières ou l’aéroport sous n’importe quel prétexte », se plaint ce média avant d’appeler : « l’IGF qui est la structure technique de la Présidence et compétente en matière de celles-ci de se saisir de ce litige pour mener une enquête impartiale et juste ».

Si les informations relayées par ce média en ligne s’avèrent fondées, l’action de l’APLC pourrait être la résultante d’une série des révélations tout aussi fracassantes qu’accablantes divulguée par POLITICO.CD.

En effet, dans un article publié le 20 juillet dernier (encore un mois mystérieux) par notre rédaction, tiré des sources sûres et vérifiables, la Direction Générale de la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK) a été victime d’un cambriolage dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 juillet 2021. Selon ces derniers, la DGRK a perdu le serveur répertoriant l’historique de relances de 35.000.000 USD, son coffre-fort contenant illégalement l’argent des amendes des cache-nez a été volé, des vignettes emportés, l’ordinateur d’un partenaire de la ville servant d’impression des vignettes volatilisé, des policiers commis à la garde drogués, etc.

Si ces faits révélés par ce média en ligne est avéré, alors il s’agit de la toute première fois que cette agence anti-corruption vient à prendre des mesures draconiennes à l’égard de la ville. À ce stade, pouvons-nous parler de la renaissance de l’agence anti-corruption? Seul l’avenir nous le dira.

Hervé Pedro

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