La correspondance de la Police judiciaires de parquets, dont une copie est parvenue à Politico.cd, renseigne que le trésor public dépense pour chaque année, 209.697. 774.920 FC pour 1.220. 548 fonctionnaires et agents de l’État. Mais il y a 50 personnes qui se partageraient la somme de 50.200.109. 495 FC. C’est pourquoi, le Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/ Matete a lancé une réquisition d’information sur le dossier « bancarisation ». Du mois d’août 2011 à novembre 2019, soit 101 mois, la somme de 507 021 105 899 milliards de CDF serait partagée entre 50 personnes. Ce qui fait au moins au moins 260 millions de dollars US au taux d’aujourd’hui.
« Depuis toujours, le Trésor Public décaisse mensuellement 209.697.774.920 FC pour un effectif de 1.220.458 fonctionnaires et agents de l’État. Donc, une cinquantaine de personnes se partagent mensuellement la somme de 50.200.109.495 FC », explique le Procureur général, Sylvain Kaluila Muana, dans sa correspondance.
Sylvain Kaluila Muana démande aux différentes banques impliquées dans la paie des agents et fonctionnaires de l’État de fournir des rapports de paies exécutées depuis 2011, les montants des reliquats reversés dans les comptes du Trésor public, les fictifs et les cas de doublons. Le document du parquet indique que 8 ans après son lancement, cette opération n’est pas parvenue à éradiquer 133.253 agents fictifs auxquels s’ajoutent 43.253 doublons.
Le parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/ Matete a donc demandé à l’inspecteur général de la Police judiciaire de Parquets et Officier de Police judiciaire à compétence générale en RDC de se rendre au siège de l’Association congolaise des banques, ACB, pour y obtenir la liste des banques impliquées dans la paie des fonctionnaires et agents de l’État.
Il lui est demandé d’obtenir également les copies de différents rapports de paie établis par les différentes banques, faisant aussi mention des reliquats reversés sur le compte du Trésor public; poser tout acte utile à la manifestation de la vérité et nous faire rapport. Il y a urgence », a écrit le Procureur.
La bancarisation avait été initiée en 2011 par le gouvernement Matata Mpoyo afin de lutter contre le doublon et agents fictifs, mais aussi éviter au Trésor public des sorties des fonds supérieurs à la réalité.
Thierry Mfundu