Au cœur de crise en RDC … la Morale !

Depuis quelques mois, notre pays la RDC a traversé des turbulences politiques occasionnant au passage plusieurs morts pour un processus électoral censé nous offrir pour la première fois depuis notre indépendance une alternance démocratique au sommet de l’état et résoudre en même tant la crise de légitimité qui frappe nos institutions depuis maintenant deux ans. Malheureusement cet événement tant attendu par notre peuple n’arrivera pas ou au mieux n’aura lieu que par la forme et non le fond, pour la simple raison que le vainqueur de ces élections n’est pas celui qui a été proclamé.

L’échec et son origine … Genève!

 

Malgré son caractère restreint, la réunion de Genève représentait un grand défi et en elle se cristallisait en réalité l’espoir de tout un peuple, par le simple fait que depuis près de deux décennies le pouvoir sortant avait échoué à améliorer un tant soit peu les conditions de vie de nos concitoyens, et ce dans la quasi totalité des secteurs de la vie nationale. Naturellement la sanction électorale allait donc être sévère pour le pouvoir, la majorité des suffrages à exprimer lors des élections devait sans l’ombre d’un doute se porter vers l’opposition (une promesse qui a été tenue).

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Premier acte/surprise

Il serait donc difficile de comprendre les contours de l’issue théâtrale de ces élections sans évoquer la supercherie organisée ayant conduit au choix du « candidat commun » lors de la rencontre de Genève. Martin Fayulu a été désigné à la surprise générale candidat commun de l’opposition  alors que tout le monde ou presque s’attendait à voir le nom de Félix Tshisekedi émerger, issu et porté par un grand parti politique et conforté par des sondages d’opinions en sa faveur, ce qui lui donnait donc une avance claire face à ses challengers.

Mais d’autres considérations prendront le dessus lors de ces assises : le mensonge, la ruse et le tribalisme (avec le clan du bandundu), bref l’injustice. Un de leurs amis déclarait alors dans un tweet et ce dans les minutes qui suivait l’annonce que l’opposition avait perdu les élections ce jour là même (la suite de l’histoire semble lui donner raison).

Tous ces maux cités interviendront pour faire désigner Fayulu qui n’était pourtant pas favoris. On peut bien minimiser les faits et refuser de les voir comme tels, mais ça saute au yeux aussi évident que le nez au milieu du visage. La manipulation, le mensonge et la ruse ont été utilisés pour arriver à sortir le candidat Fayulu du chapeau. ll jouera parfaitement son rôle, fera la langue de bois sur les réseaux sociaux et lors d’une émission diffusée sur internet (télé tshangu) notamment lorsqu’il tentera de s’expliquer sur les engagements pris par lui devant Tshisekedi une heure avant sa désignation, sa réponse difficile à articuler ne laissera  aucun doute sur son mal à cacher la mesquinerie de Genève; mais pas besoin de s’y attarder car la suite nous la connaissons, l’opposition aura deux candidats à la présidentielle.

Deuxième acte/surprise

Au vu de la campagne (émaillée d’intox, mensonge, haine, désinformation, fake news et son lot de morts), la candidature de Fayulu a reçu aux dire de nombreux observateurs une adhésion populaire plus soutenue que celle des autres, ce qui lui a conféré une longueur d’avance nette sur ses principaux challengers, et donc logiquement on s’attendait à sa victoire, mais là encore surprise, Félix Tshisekedi sera proclamé vainqueur par arrangement, mensonge, contre-vérité et connivence avec le pouvoir, bref par injustice.

La Morale (ensemble de règles de conduite considérées comme bonne) est menacée …!

Ces deux actes/surprises (les mêmes causes produisent les mêmes effets) doivent attirer notre attention en tant que peuple car ils ont le même soubassement: malhonnêteté et injustice. Nous ne pouvons pas accepter et tolérer ces maux dans un sens, en les qualifiant même de maturité et talent politiques par certains d’entre nous et les condamner dans l’autre. Il n’existe pas des « petits coups bas » et des « grands coups bas », l’histoire nous a démontré que beaucoup des grands conflits planétaires avec leurs lots de drames ont eu pour cause des simples frustrations et égoïsme.

Féliciter Fayulu pour sa ruse afin d’être désigné candidat commun et condamner Tshisekedi pour la sienne afin d’être proclamé vainqueur nous rend suspects et nous rapproche d’un cynisme schizophrénique comparable à celui des occidentaux (la communauté internationale) qui ne défendent la vérité et la morale que lorsque celles-ci les arrangent, l’occasion ici de se rappeler la victoire sans conteste d’Etienne Tshisekedi en 2011.

Or, hormis la Cenco et l’archevêque Mosengwo, le candidat Etienne Tshisekedi n’avait reçu aucun soutien des occidentaux, mais bien au contraire des menaces d’incarcération à la Cour Pénale Internationale s’il appelait la population à faire entendre sa voix par la rue, Moïse Katumbi et son G7 n’étaient pas non plus du côté de la vérité des urnes, Pierre Lumbi ancien conseillé spécial en matière de sécurité de Kabila aujourd’hui directeur de campagne de Fayulu était un des ceux qui avait fait assiéger militairement le domicile d’Etienne Tshisekedi et ordonné son assignation à résidence, allant jusqu’à le priver de sa liberté de mouvement.

Jacques Ndjoli alors vice président de la Ceni demanda à l’UDPS d’apporter les preuves de tous les « PV » tandis qu’aujourd’hui il lui et son parti le MLC crient au scandale quand la cours constitutionnelle demande à Fayulu d’apporter les mêmes éléments … et tout ceci sans oublier la sublime sentence de l’occident selon laquelle, malgré les problèmes observés tout au long du scrutin, l’ordre d’arrivée des candidats n’aurait pas été différent, alors que l’évidence de la fraude et de la défaite de Kabila n’étaient plus à démontrer, tout comme aujourd’hui d’ailleurs.

Justice, vérité et Intégrité morale des acteurs politiques: base du vrai succès et d’épanouissement de la nation

La justice élève une nation dit-on ! Au vu de ce qui précède, triste est de constater que les leaders politiques actuels de tout bord de notre pays, sont dépourvus de probité morale et utilisent les mêmes méthodes pour arriver à leurs fins et leurs résultats sont donc les mêmes. Le complot Tshisekedi-Kabila ne sera pas un succès et ne donnera pas des résultats probants tout comme celui de Genève qui a couronné Fayulu par malice, pour la simple raison que le bien être d’une nation ne peut avoir comme fondement des anti-valeurs. Des raisons évidentes me poussent à croire que le salut de notre peuple ne viendra pas de cette classe politique-là (Lamuka-CaCh-FCC).

La « petite malice » de Genève aura fait rater à la nation toute entière la possibilité d’avoir un peuple mobilisé, uni comme un seul homme et qui avait toutes les chances de mettre kabila et son régime définitivement à terre.

Il nous faut je pense de toute urgence, l’émergence dans notre pays d’une nouvelle classe de femmes et d’hommes politiques dépourvus de tout cynisme politicien et empreints d’amour de la nation, capables de dépassement personnel au profit de l’intérêt général (pas comme simples slogans). Ce chemin peut paraître long, mais si la détermination y est et au vu de la déception causée par les politiciens actuels, un nouveau courant politique est capable de naître et faire entendre sa voix avant le prochain cycle électoral et ainsi proposer une offre politique alternative basée sur ces valeurs, la justice, l’honnêteté, la sincérité et l’intégrité morale des ses animateurs et in fine susciter l’adhésion de nos compatriotes pour enfin prendre le chemin de la dignité et de la prospérité que mérite notre peuple.

Que Dieu bénisse et protège notre pays.

 

Bruxelles,
H 13

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