Tshisekedi sur la détention de Bujakera: «il était de tous les combats avec nous, mais je ne peux pas faire entrave à la justice »

Le Président de la République Félix Tshisekedi s’est pour la première fois, exprimé sur la détention du journaliste et correspondant de Jeune Afrique, Stanis Bujakera Tshiamala. C’était lors d’un déjeuner de presse en marge de la 78e Assemblée générale de l’ONU, à New-York.

Interrogé par la presse, Félix Tshisekedi a répondu de la manière la plus laconique qui soit sur l’affaire Bujakera, qui a mis en cause les renseignements militaires dans l’assassinat de Chérubin Okende, ancien ministre des Transports, Voies de communication et de désenclavement.

« Moi j’ai un principe, c’est celui de la séparation des pouvoirs », a-t-il balancé d’entrée avant d’enchaîner « je ne me mêle pas de ce qui se passe avec la justice. Mais évidemment, comme le dit la Constitution, je suis le magistrat suprême. Sans juger bien sûr, je peux m’enquérir de certaines situations et donc je dirais que dans les deux cas que vous citez, tout ce que je fais et ce à quoi je veille, c’est que les droits de ces individus soient garantis et respectés ».

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Pour le cas Bujakera, directeur de publication adjoint de ACTUALITE.CD, le Président Tshisekedi n’a pas oublié la contribution du journaliste lors de la campagne électorale de 2018 qui l’a porté à la magistrature suprême.

« Pour la petite histoire, il a couvert notre campagne, il était de tous les combats avec nous, donc vous voyez que j’ai de la sympathie pour ce jeune homme », se souvient Félix Tshisekedi.

Malgré son « affection » pour le correspondant de Jeune Afrique et de Reuters, le Président congolais ne veut pas altérer le principe de partage des pouvoirs.

« Je regrette ce qui lui arrive, mais je ne peux pas faire entrave à la justice et ne pas permettre à celle-ci de faire toute la lumière. D’autant plus qu’on parle de mort d’homme », a-t-il déclaré.

« Rappelez-vous, Cherubin Okende, ancien ministre, qui a été mon collaborateur pendant longtemps, très apprécié par moi d’ailleurs, est mort dans des circonstances suspectes qui, jusqu’à aujourd’hui, ne sont pas encore élucidées. Et malgré tout ça, on prend le risque de désorienter l’enquête et l’opinion, donc je crois que ça peut intéresser la justice », a-t-il dit en conclusion.

L’arrestation de ce journaliste est vue comme un affront à la liberté de la presse par plusieurs figures politiques aussi bien de l’opposition que du pouvoir et même auprès des organisations internationales de défense des droits de l’homme à travers le monde.

Odon Bakumba

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