RDC : le gouvernement décide de mettre fin à l’utilisation abusive de l’espace physique pour éviter des inondations

Le Ministre d’État en charge de l’Aménagement du Territoire et Planification, Guy Loando a annoncé, ce mercredi 10 mai lors d’un briefing co-animé avec le ministre en charge de la Communication et des Médias Patrick Muyaya, que le gouvernement de la République a décidé de mettre fin à l’utilisation abusive de l’espace physique de la République Démocratique du Congo pour éviter des inondations, éboulements et autres catastrophes naturelles.

Cette annonce fait suite aux inondations malheureuses qui ont endeuillé le pays à Kinshasa et notamment au Sud-Kivu après une pluie torrentielle qui s’était abattue jeudi 4 mai sur les villages de Bushushu et Nyamukubi dans le territoire de Kahele causant ainsi 438 morts et plusieurs disparus.

D’après le patron de l’Aménagement du territoire, Guy Loando, la province du Sud-Kivu dispose un plan urbain d’aménagement du territoire que le gouvernement s’attèle pour que la population puisse vivre paisiblement et que la RDC puisse réellement connaître à l’horizon 2050 un territoire qui est bien aménagé.

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« S’il n’y a pas cette conscience collective pour dire qu’on ne peut pas construire n’importe comment, la construction, les affectations des terres doivent obéir à une logique et à une réglementation. C’est que le gouvernement s’attèle pour que notre population vive paisiblement et que notre pays puisse réellement comme je l’ai dit à l’horizon de 2050, un territoire très bien aménagé », a-t-il indiqué.

« Nous allons d’abord vulgariser la loi après sa promulgation pour commencer déjà à préparer la population parce que le gouvernement, ça a été décidé qu’on ne va plus utiliser de manière abusive l’espace physique de la République Démocratique du Congo », a-t-il ajouté.

À l’en croire, les stratégies du gouvernement suite à un plan national d’aménagement du territoire comme moyen de prévention des catastrophes à l’horizon 2050 en République démocratique du Congo.

« Les stratégies du gouvernement à travers l’aménagement du territoire visent à lutter contre les catastrophes naturelles et à doter le pays d’une politique d’aménagement du territoire », a déclaré le ministre d’État Guy Loando tout en soulignant l’importance des outils d’aménagement du territoire qui découlent d’un processus de réforme de l’aménagement du territoire.

Par la même occasion, il a déploré l’absence depuis des décennies d’un cadre légal réglementant le secteur de l’aménagement du territoire, expliquant que ce domaine l’était par un décret de 1957 qui ne répondait plus aux réalités actuelles sur le terrain. C’est en 2015 que le processus d’aménagement du territoire a été lancé afin de doter la RDC d’outils de politique d’aménagement du territoire, notamment l’aménagement de l’espace physique, des guides méthodologiques et le projet de loi sur l’aménagement du territoire actuellement en discussion au Parlement afin de compenser une politique précédemment extravertie. Ce projet de loi est assorti de sanctions administratives et pénales.

Situation humanitaire catastrophique à Kalehe

Le ministre d’État chargé de l’Aménagement du Territoire et Planification, Guy Loando a uni sa voix à celle du Chef de l’État, Félix Tshisekedi en exprimant sa sympathie à la population touchée par les inondations.

S’agissant de la catastrophe humanitaire dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, ravagé par des inondations meurtrières, Guy Loando a expliqué le principal problème, qui découle notamment de la construction anarchique des populations locales.

« Selon les hypothèses, il y a trois rivières qui se jettent dans le lac Kivu. Avec le changement climatique, il y a une augmentation de la quantité d’eau dans le lac. Cela signifie que les constructions de nos populations se trouvent sur le lit majeur du lac Kivu. Ils vivent des activités rurales et aussi du bois. Ces deux activités ont créé une fragilité sur le continent. Avec la quantité d’eau qui a augmenté, cela a créé une situation où la boue peut se déverser dans la rivière », a-t-il expliqué.

Pour sa part, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya a actualisé le bilan de la catastrophe qui une fois de plus est revu à la hausse.

« Le bilan des morts a malheureusement été revu à la hausse. Hier nous étions au 412, aujourd’hui ce sont 26 nouveaux corps qui ont été récupérés pour atteindre un bilan provisoire de 438 morts. Cependant, il n’y a toujours pas de chiffres officiels pour les disparus, contrairement à ce qui a été dit. Une commission spéciale a été mise en place pour relayer les témoignages et travailler avec les familles. Vous savez que nous avons choisi d’être transparents, nous pouvons donc vous donner les chiffres officiels des compatriotes disparus dans les prochains jours. Vous savez aussi que la délégation gouvernementale était sur place pour apporter de l’aide aux familles, pour sympathiser et voir ce qu’il fallait faire », a-t-il laissé entendre.

Patrick Muyaya a également annoncé les efforts du gouvernement sur le terrain pour prendre des mesures urgentes.

« Il y a beaucoup de choses à faire sur le terrain. Et parmi les mesures urgentes qui ont été prises, il y a l’inhumation des corps, la recherche des disparus et la relocalisation des populations locales qui ont connu les pluies et les inondations vers l’aéroport de Lwena en attendant des mesures durables à l’avenir qui permettront permettre de gérer la crise », a-t-il indiqué.

Christian Okende

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