C’est une prise de parole rare. Réputée discrète, Jaynet Kabila, députée nationale et sœur jumelle de l’ancien président de la République Joseph Kabila, a réagi pour la toute première fois à propos d’une énième agression rwandaise en RDC avec comme apogée, l’exhumation du M23, un mouvement terroriste défait en 2013, mais qui occupe actuellement plusieurs entités dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu.
Lors de la première session ordinaire de la sixième législature du Parlement panafricain qui se tient en Afrique du Sud depuis 24 octobre et dont la clôture intervient ce vendredi 11 novembre, Jaynet Kabila a fustigé « la mauvaise foi » de Kigali qui d’après elle, se camoufle derrière le prétexte des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une rébellion Hutus rwandais, qu’il qualifie de « génocidaire et une menace pour sa sécurité nationale », afin de mener ses actions bellicistes sur le territoire de la RDC.
Dans sa prise de parole, la députée nationale Jaynet Kabila a rejeté les allégations des autorités rwandaises qui justifient leurs différentes agressions au prétexte que les Forces armées de la RDC collaboreraient avec les FDLR.
« Le RCD soutenu par le Rwanda a occupé le Nord-Kivu et une partie du Sud-Kivu pendant cinq ans. Ils n’ont jamais délogé les FDLR », a précisé Jaynet Kabila.
D’après cette élue, les FDLR ont tué beaucoup plus de Congolais que de Rwandais.
« C’est de la mauvaise foi du Rwanda de continuer à parler de cette histoire jusqu’aujourd’hui. Tous les problèmes de RCD-CNDP-M23 ont été résolus. Nous avons certes 120 groupes armés au Congo, mais le plus grand problème c’est le Rwanda qui soutient le M23 », a-t-elle affirmé avant d’inviter « le Rwanda de faire un effort pour dialoguer avec les FDLR parce qu’ils sont des Rwandais ».
Sur base de plusieurs preuves et rapports dont celui des experts des Nations Unies, le gouvernement congolais accuse le Rwanda d’appuyer en équipements et effectifs le M23 qui s’est emparé de plusieurs cités dans le Rutshuru. Kigali qui a toujours rejeté ces accusations, soutient que l’armée congolaise collabore avec les FDLR, dont certains dirigeants ont pris part au génocide de 1994 au Rwanda.
