RDC/Démolition des maisons dans une zone minière : « Il ne s’agit pas d’une délocalisation brutale » (Cyril Mutombo)

Dans une interview accordée à la radio Top Congo, le Directeur pays de la société Kibali Gold Mine, Cyril Mutombo, s’est exprimé sur les événements ayant occasionné des différends entre la population habitant sa zone d’exclusion et le gouvernement provincial du Haut-Uele.

En effet, le gouvernement provincial du Haut-Uele a procédé à une série d’éviction de populations sur la zone d’exclusion de la société minière Kibali Gold Mine pour des sites dédiés. Une éviction qui a suscité un tollé quasi-total au sein de société civile et autres.

À ce propos, pour dissiper tout mal entendu, M. Cyril Mutombo a fait savoir que l’acte a bel et bien respecté la procédure en vigueur.

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« Il ne s’agit pas d’une délocalisation brutale, il s’agit plutôt des évictions ayant procédé par des démolitions des résidences illégalement établies et pour lesquelles un moratoire a été donné par le gouvernement provincial et ce moratoire a été prorogé plusieurs fois », explique le Directeur pays de Kibali Gold Mine.

Tout remonte, poursuit-il, au fait que nous avons une zone d’exclusion, la zone B, établie depuis mai 2001 et le code minier en son article 282 confère à un exploitant minier le droit de demander l’établissement d’une zone d’interdiction pour ses travaux miniers.

Kibali l’a fait en 2009 et nous l’avons obtenu en 2010, précise le Directeur Cyril Mutombo, c’est ainsi que vous avez toujours entendu parler de la réinstallation. « C’était justement pour déplacer les personnes qui étaient dans notre zone d’interdiction ou d’exclusion et les emmener dans ce site d’accueil », dit-il.

Et de spécifier : « Nous l’avons fait pour la zone A et la zone B, et il s’en est suivi qu’après cette réinstallation à partir de 2015, des gens ont commencé à construire des maisons et pourtant nous avions borné cette zone et nous avions même construit des bases. Nous sommes passés de moins de 50.000 habitants à plus de 500.000 habitants. Vous n’allez pas me dire que toutes ces personnes sont des autochtones ? Des autochtones ont été déplacés entre 2010 et 2014 ».

Le gouvernement provincial a agit avec responsabilité

Nous avons vu le gouvernement provincial agir en responsable, salue le M. Cyril Mutombo. « Ils ont préparé un site d’accueil alternatif pour permettre à ces personnes qui allaient être déplacées puisque ce sont des citoyens congolais, bien que n’étant pas autochtones, on devait leur doter d’un site, le gouvernement provincial l’a fait », souligne-t-il avant de témoigner : « Et nous avons nous-mêmes personnellement visité ces sites lorsque nous étions à Durba, il y a quelques semaines et ce site est bien loti, et nous avons vu des sources d’eau y étant installé, et des parcelles loties ».

Le Directeur pays de cette société minière a également livré que le gouvernement a offert aux personnes, des tôles, du bois et quelques matériaux de construction. « Nous détenons des photos satellitaires. Et nous invitons toutes personnes à visualiser ces photos satellitaires. Vous verrez qu’en 2010, la population n’est pas très dense à ces endroits. Nous l’avions déplacée pour réinstaller en 2010-2014. Vous verrez qu’en 2014 il y a un vide dans ces endroits, pareil en 2015. Et puis subitement en 2015 et 2019, c’est une explosion démographique, vous passez à plus de 100.000 personnes qui s’installent dans cette zone sans avoir suivi les lois en vigueur », s’étonne ce dernier.

Un moratoire avait été accordé aux populations

« Ces personnes ont été informées depuis plus d’une année, ensuite un arrêté provincial émis depuis le début de l’année, je n’ai pas la date, ca devrait être au mois de mai. Et plusieurs communiqués et informations donnés à ces personnes, et une commission, ces personnes ont été invitées à aller sur le site qui était en préparation pour prendre des macarons et avoir des espaces, pour des parcelles. Quelques personnes y ont répondu favorablement, d’autres n’ont pas voulu. », relate Cyril Mutombo.

C’est depuis le mois de mars que le gouvernement provincial prépare ce site, révèle-t-il, sept mois après, le gouvernement devait faire quelque chose. Surtout lorsque vous avez, évalue M. Mutombo, à peine 10 ou 20% de personnes qui se présentent pour prendre cette parcelle.

Le problème, selon ce responsable minier, est le fait est que personne n’avait cru que ces évictions auraient lieu. Et malheureusement ou heureusement, dit-il, cela a eu lieu, c’est comme cela que les gens se sont levés pour venir et c’est ainsi que le gouvernement provincial leur a donné justement les matériels qui leur étaient destinés. « Mais nous n’allons pas justement condamné le gouvernement provincial lorsque les personnes décident, ça a été le choix de ces personnes de ne pas aller prendre ces matériels. Nous n’allons pas les forcer, encore moins Kibali qui n’a pas la force de coercition. Mais le gouvernement provincial a pris toutes les précautions », persiste-t-ila.

La solution pour baisser la tension, estime Cyril Mutombo, c’est que tout le monde doit apprendre à respecter les lois. Et si tout le monde s’en tient justement à respecter les lois, déclare-t-il, je crois que nous vivrons de manière apaisée et cela sera pour le bonheur de tous.

Hervé Pedro

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