Massacres de Beni: « Plus de 4.500 tués et 198 villages abandonnés de 2014 à 2020 » (Paul Muhindo)

À l’occasion de la commémoration de la sixième année depuis le début des massacres à Beni (Nord-Kivu), le député national Paul Muhindo vahumawa élu du territoire de Beni a dressé un bilan sombre de la situation qui s’y passe.

Au cours d’un point de presse qu’il a tenu vendredi 2 octobre 2020 à Kinshasa, il a relevé que, du début des massacres à Beni le 02 octobre 2014 jusqu’à ce jour, plus de 4.500 personnes ont été tuées et plus de 198 villages sont abandonnés par la population de cette région de l’est de la République démocratique du Congo.

 » Depuis 2014 jusqu’à ce jour, nous dénombrons 3.188 personnes égorgées. Et là, ce sont des noms que nous disposons. Mais, il faut dire que ceux qui ont été déjà tués sont plus de 4.500 . Depuis qu’il y a eu changement du récent commandement au mois d’août, nous sommes à 1.048 personnes égorgées et nous avons aujourd’hui plus de 198 villages abandonnés . Dans le secteur de Beni -Mbau, on a 153 villages, dans le secteur de Ruwenzori 1. Là où il n’y avait jamais eu des tueries, nous avons maintenant 25 villages abandonnés et dans d’autres secteurs  » , a-t-il déploré.

Publicité

En termes de pourcentage des personnes égorgées, 83 % sont issues de la tribu de Nande.

Avec toutes ces statistiques déplorables, Paul Muhindo estime que la situation à Beni est loin d’être pacifiée .

 » Nous revenons de Beni. Ce qu’on a constaté est déplorable. Espérer à la paix dans des conditions qui se passent à Beni, c’est vraiment un rêve. Nous interpellons les autorités aux niveaux national et international de pouvoir changer des stratégies pour imposer la paix au niveau de Beni  », at-il insisté.

 » On a tantôt dit qu’il y avait plus de 21.000 soldats déployés à Beni. C’est un mensonge parce que lorsqu’on alerte, on voit que l’armée n’existe pas  » , s’est-il indigné.

Malgré les alertes de la population et celles de le société civile à maintes reprises, les tueries à Beni s’exécutent toujours et, souvent, l’armée n’intervient pas.

Paul Muhindo appelle également le gouvernement congolais à garantir la ration de l’armée qui est sur terrain pour combattre ces groupes rebelles, à garantir leur prime, approvisionnement et leur motivation, aussi à effectuer un changement au sein des unités pour des militaires qui ont passé presque 10 ans dans une même unité et au même lieu .

Ce député national a salué les efforts fournis par la société civile de Beni pour sa collaboration avec l’armée congolaise.

 »La société civile de Beni va plus loin, jusqu’à accompagner même notre armée dans la forêt. Il y a des patrouilles mixtes où l’on voit la population, l’armée congolaise et la Monusco. Malgré les alertes faites et les efforts fournis par la société civile, malheureusement, l’ennemi tue toujours  » , s’est inquiété Paul Muhindo.

Il a dénoncé le plan mis en place pour faire exterminer les populations de Beni au profit du Rwanda pour venir récupérer les espaces congolais

Dans la région de Beni, les tueries sont attribuées au groupe armé des Forces démocratiques alliées (ADF) qui sont des rebelles musulmans ougandais installés dans l’est de la RDC depuis 1995.

Hormis ce groupe rebelle, il y a aussi les anciens rebelles du M-23 qui continuent à massacrer la population de Béni .

Moïse Esapa

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading