Corruption et opérations frauduleuses: Plusieurs banques bientôt exclues de l’Association congolaise des banques

L’Association congolaise des banques, ACB en sigle, comptent exclure plusieurs banques épinglées dans les faits de corruption et de blanchissement d’argent.

Plusieurs banques en RDC ont été épinglées dans les enquêtes judiciaires en cours sur les fonds alloués autour du programme des 100 jours du chef de l’Etat Félix Tshisekedi.

Thierry Taeymans, le DG de la Rawbank, a perdu son poste suite à des soupçons d’opération frauduleuse avec l’homme d’affaires Samih Jammal et la société SOMIBO Sprl.

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Le gouvernement de la banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo, a aussi été auditionné par le parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa en tant que autorite de régulation.

Il devait expliquer la légalité et la régularité des opérations bancaires effectuées par ces differentes banques privées et commerciales au cours de cette période.

Selon le Magazine la Tribune d’Afrique, cette affaire a relancé le débat autour de l’éthique des banques congolaises, historiquement mêlées aux faits de corruption.

Il signale par ailleurs qu’en coulisse, l’Association congolaise des banques (ACB) prépare depuis peu le changement de ses statuts, afin de pouvoir « sanctionner » et « exclure » les membres dont l’irrégularité peut affecter l’image internationale du secteur.

« Placer sous discipline ou tout simplement rayer de sa liste les banques à l’éthique douteuse, mêlée à des affaires de corruption. C’est l’orientation qu’entend prendre l’Association congolaise des banques (ACB) dont les statuts actuels ne lui permettent pas de prendre des mesures contre les établissements qui rouspètent la déontologie du métier. » note ce magazine.

« Telle que conçue actuellement, l’ACB n’est pas une association contraignante. Nous sommes en train de changer nos statuts. Nous devons convoquer une assemblée générale extraordinaire qui va modifier l’organisation de l’association congolaise des banques en une association contraignante, c’est-à-dire que nous pourrons sanctionner nos membres et même les exclure » , révèle à La Tribune Afrique Yves Cuypers , président de l’ACB.

Le député national Claudel Lubaya a demandé à la BCC de diligenter une enquête sur la RAWBANK au regard des investigations en cours sur la corruption qui révèlent que cette banque aurait joué un rôle majeur en facilitant des mouvements financiers illicites.

“ Autorité monétaire, la BCC s’en trouve interpellée pour ouvrir une enquête. Il y va de la crédibilité du système bancaire national, ” a déclaré l’élu de Kananga.

Il soutient que, si la banque centrale du Congo ne diligente pas une enquête, la RDC risque des sanctions éxterieures qui risqueraient d’affecter toutes les autres banques.

Claudel Lubaya assure que le Parlement se verra dans l’obligation de s’approprier l’enquête pour vérifier les faits, établir les responsabilités et préserver ainsi le système bancaire congolais de l’opprobre si la BCC ne prend pas ses responsabilités.

Il sied de rappeler que l’histoire des plusieurs banques en RDC est jalonné des faits des Détournement de deniers publics, blanchiment des capitaux, trafic d’influence,… certaines banques reviennent souvent dans les affaires liées à la corruption en RDC.

Des faits qui ont sérieusement entaché l’image et la réputation internationale des banques congolaises au point qu’à un moment donné, certaines banques étrangères refusaient même de réaliser des opérations en dollars sur la RDC.

L’été dernier, les départements d’Etat et Trésor américains ont réclamé aux banques la mise en place de « dispositifs de sanctions efficaces contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et contre la corruption » .

La pandémie du covid-19 bloque le projet de l’ACB

Dans un premier temps, l’ACB avait appelé les banques à renforcer leur dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux ainsi que leur suivi des comptes de personnalités politiques.

Ainsi, depuis quelques mois note la Tribune d’Afrique, l’association prépare le changement de ses statuts pour devenir une association contraignante, un élan freiné par la pandémie, selon son président.

« L’assemblée que nous aurions dû avoir il y a quelques semaines ne n’est pas encore tenue pour cause de force majeure, en raison du COVID-19» , déclare Yves Cuypers, soulignant que cela reste une priorité pour l’ACB.

Il sied de rappeler que la RDC se classe actuellement 168e dans l’indice 2020 de perception de la corruption de Transparency International.

Thierry Mfundu

3 comments
  1. Les intentions de l’ACB.prétendant être prêt à remettre de l’ordre dans sa boutique fonctionnant depuis plusieurs années en dehors des principes de bonne gouvernance, sont suspicieux.
    Quel que soit le climat où la justice se réveille enfin pour rappeler tous les pilleurs à l’ordre ne devrait pas être exploité pour plus de verbes.
    L’ACB devrait commencer par dire Pardon Peuple, nous étions négligeant et en-suite passer à l’action en changeant toute l’équipe qui n’avait jamais compris pourquoi l’existence de cette association en premier lieu.

    1. Mieux vaut tard que jamais l’ACB doit au plus vite s’organiser afin de sanctionner sévèrement toutes les banques ne respectent pas la déontologie.

  2. J’ai constaté, ce dernier temps, que vos articles sont publiés avec des fautes de frappe :

     » Le gouvernement de la banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo, a aussi été auditionné…  »
    LE GOUVERNEUR et non LE GOUVERNEMENT.

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