Le chef de milice et ex-député provincial du Sud-Kivu, Frédéric Batumike, et 11 de ses coaccusés ont été « condamné à la prison à perpétuité pour crime contre l’humanité par viol et par meurtre » dans cette province agitée de l’est de la RDC.
Deux ont été condamnés à une année de prison tandis que les six autres prévenus ont été acquittés dans ce procès portant sur le viol d’une quarantaine d’enfants de 8 mois à 12 ans dans le Sud-Kivu entre 2013 et 2016.
Ce verdict a été rendu dans une salle d’audience pleine à craquer alors qu’une foule nombreuse avait pris d’assaut les abords du lieu bien avant même l’ouverture de la séance, selon un correspondant de l’AFP.
Accusés d’appartenir à la milice « Djeshi ya Yesu » (Armée de Jésus), le député provincial Frédéric Batumike et ses 17 coaccusés étaient poursuivis pour une série de viols à Kavumu, village congolais proche du Rwanda. « Au moins deux enfants sont morts », selon la Mission des Nations unies au Congo (Monusco).
Le verdict a fait le bonheur des parties civiles et des ONG qui luttent contre l’impunité des crimes sexuels en RDC. « Il y a quelques années, un tel procès aurait été inimaginable », s’était félicité l’ONG « Physicians for human rights ».
« Pendant trop longtemps, les auteurs de viols au Congo ont cru qu’ils étaient invincibles », ajoute l’ONG. « Lentement des signaux commencent à montrer que l’impunité n’est pas inévitable ».
Ce procès inédit a eu lieu dans des conditions particulières puisque douze parents ont témoigné cachés derrière un rideau et que leurs voix étaient masquées.
Avec AFP.