La publication par la Commission électorale nationale indépendante du calendrier électoral du 5 novembre est accueillie par des manifestations aussi bien dans la Majorité que dans l’Opposition. Mais là où le bat blesse, c’est cette polémique qui s’installe autour des marches de soutien et de rejet de ce chronogramme.
L’Opposition qui a projeté sa marche de contestation pour le 28 novembre a dû la reporter au 30 novembre. Motif : au 28 novembre, la MP propose de se déployer sur les artères de la capitale pour soutenir le calendrier électoral de la CENI. Par élégance politique, le Rassemblement a dû revoir son plan. On croyait l’équilibre avait été trouvé. Que non !
Le jeudi 23 novembre, l’Union nationale des nationalistes (UNANA), parti cher à Prince William Mishiki Buhini est sortie de sa réserve pour dénoncer une collision à la date du 30 novembre 2017.
Selon une lettre adressée à l’autorité urbaine datée du 22 novembre 2017, Prince William Mishiki Buhini informe le gouverneur de la ville de Kinshasa de l’intention de son parti politique d’organiser une marche pacifique pour, dit-il, dénoncer le complot contre la République et le soutien au calendrier électoral de la CENI du 5 novembre 2017.
« Depuis le 21 novembre, nous avons projeté une marche en vue de dénoncer le complot contre la RDC qui est victime de ses richesses. C’est aussi un soutien au calendrier électoral. Quatre calendriers électoraux ont été publiés depuis 2014 avec l’abbé Apollinaire Malumalu, 2016 avec Corneille Naanga à la cité de l’Union africaine et 2016 avec les évêques (calendrier de la Cenco) ; aucun d’eux n’a vu un début de mise en œuvre. La CENI a publié son calendrier qui n’est pas politique », dit-il en substance.
A la cité de l’UA, se rappelle-t-il par ailleurs, Naanga avait estimé que les élections générales devaient se tenir en novembre 2018, mais les politiciens les ont avancées en avril 2018.
« Et comme c’est le calendrier électoral avec chronogramme que publie la CENI, nous nous voyons dans l’obligation de soutenir l’initiative de la centrale électorale de sorte que si demain il n’y a pas d’élection, la CENI sera tenue pour responsable », déclare-t-il.
« Au Rassop d’organiser sa marche au-delà de l’aéroport »
Pour cela, l’UNANA a demandé au gouverneur de sécuriser sa manifestation par des services compétents, notamment la police, tout au long du parcours et durant le meeting. Selon le programme, la marche partira de l’Echangeur de Limete à 9 heures pour déboucher à 14 heures sur la Place Triomphal en face du stade des Martyrs et faire passer le message.
A la surprise générale, enchaîne le parti cher à Prince William Mishiki, « les amis du Rassop ont choisi, eux aussi, la même date pour la tenue de leur meeting. Cela nous inquiète donc les plénipotentiaires de l’UNANA. Mais comme la ville est vaste, l’UNANA demande à l’autorité de sécuriser le tronçon compris entre l’Echangeur et la Place Triomphal qu’elle va occuper de 7h à 15 heures pour qu’il n’y ait pas collision et affrontements.»
Les préparatifs étant suffisamment avancés, Prince William Mishiki en appelle au Rassop de reporter sa marche au-delà du 30 novembre sinon le 29 novembre. En même temps, elle demande au gouverneur de ne point autoriser une autre marche ce jour-là, à moins que cette marche se tienne au-delà de l’aéroport, Maluku, Nsele, Kitokimosi, Mbenseke… « Quand nous avons sollicité la date 30 novembre, on nous a fait savoir que la journée est libre et nous avons déjà mobilisé nos militants que nous estimons à plus d’un million. Ne perdez pas de vue que nous sommes fils d’Etienne Tshisekedi… », avertit-il.
Augustin K.
