Au moins 99 femmes violées en 3 mois dans l’Est de la RDC

Loin des projecteurs médiatiques, les femmes et même les petites filles du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, sont toujours victimes de viols, dans un coin baptisé sombrement: « la capitale mondiale du viol » Partager :FacebookX

viol-kivu

La Societé cilve de Butembo, dans l’Est de la République démocratique du Congo denonce une hausse « alarmante » des violences sexuelles dans cette région du Nord-Kivu, où sont apparues récemment de nouvelles milices.

Ces violences sont commises tant par des miliciens que par des éléments « égarés » de l’armée congolaise, déplore Edgar Mateso, premier vice-président de la Société civile de Butemb, appelant les autorités judiciaires à « ouvrir des enquêtes sur ces faits afin d’identifier les auteurs de ces actes« .

« Les mois de septembre, octobre et novembre 2016 auront été un véritable calvaire pour les habitants de Butembo et ses environs [où au moins] 99 cas » de viols ont été enregistrés, a déclaré M. Mateso à l’Agence France Presse.

Ce chiffre correspond aux cas « documentés » par la Société civile (plateforme d’ONG, de syndicats et de représentants de diverses confessions religieuses), a précisé M. Mateso, pour qui « la réalité est plus alarmante« , nombre de victimes rechignant à se faire connaître, par « honte ou par crainte de se voir […] stigmatiser ».

De septembre à novembre, le nombre des violences sexuelles documentées – qui tournait auparavant autour de « plus ou moins dix cas le mois » – a « systématiquement doublé ou triplé » à Butembo, ville de 1,1 million d’habitants, a encore dit M. Mateso, joint par téléphone de Kinshasa.

Selon la Société civile, les victimes sont majoritairement âgées de 12 à 17 ans, agressées de nuit par des hommes armés au visage masqué.

La RDC a été ravagée par deux guerres entre 1996 et 2003, dont le détonateur ont été les provinces du Nord et du Sud-Kivu, qui restent aujourd’hui déchirées par la violence des conflits armés et des milices.

Le drame des milliers de femmes violées dans ces conflits a ému le monde entier par l’intermédiaire de certains acteurs congolais engagés comme le gynécologue Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes », connu par son combat pour leur rendre leur dignité.

A Butembo, la situation – qui était relativement calme par rapport à d’autres zones du Nord Kivu – s’est brusquement dégradée depuis septembre avec la réapparition de milices locales.

L’armée a repris le contrôle de la ville début novembre, mais la population signale régulièrement des attaques de ces groupes armés dans les alentours.

Avec AFP