Frappée par la crise, Bralima annonce une restructuration

Les Brasseries limonaderies et malterie africaines (Bralima), filiale du géant Heineken, annoncent des mesures de restructuration de ses opérations en République démocratique du Congo, évoquant des raisons économiques. 

Dans un mémorandum daté du 11 octobre, que POLITICO.CD a consulté, le Directeur général Marinus Maria Kruijt, annonce une restructuration afin « d’optimiser » la première brasserie en RDC. « Cette restructuration est une conséquence du contexte économique difficile dans lequel l’entreprise évolue depuis quelques années« , dit-il dans son message.

En effet, explique-t-il, Bralima souffre depuis 2013 avec l’augmentation des droits d’acises de plus de 50%, l’augmentation des tarifs d’eau et d’éléctricité de plus de 20% et l’augmentation du cost of doing business en général. « Tout cela avait conduit l’année dernière à la fermeture des usines de Boma et Mbandaka et à la dépréciation de nos actifs de 286 millions d’euros. Mais cela n’a malheureusement pas suffi car la situation économique et sociale continue à se détériorer« , ajoute-t-il.

Depuis 2013, Bralima fait face, au niveau national, à un profond ralentissement de ses performances financières. Compte tenu de la baisse constante de la consommation, les ventes de Bralima se sont effondrées de plus de la moitié depuis 2014. De plus, les exportations de Bralima vers la province angolaise enclavée de Cabinda se sont par ailleurs taries en raison de la crise économique qui sévit dans cette région, tandis qu’à l’inverse le Kongo Central est aujourd’hui inondé par des importations frauduleuses provenant d’Angola et bradées à des prix inférieurs de 50 % à ceux des boissons locales.

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Par ailleurs, la situation du pays, qui traverse une crise économico-politique profonde, n’arrange pas affecte la décision de Bralima. « Le taux de croissance du PIB est revu à la baisse, le Franc congolais continue à se déprécier, l’inflation est galopante, le pouvoir d’achat de nos consommateurs se détériore, la pression fiscale reste toujours forte et les ventes du secteur continuent à baisser… Afin d’assurer le futur de nos opérations en RDC, nous nous trouvons dans l’obligation de restructurer à nouveau Bralima« , explique son Directeur général.

Détenue à 95 % par le groupe Heineken, Bralima, qui commercialise la célèbre bière Primus, compte comme actionnaire minoritaire (5 %) l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba, aujourd’hui emprisonné à la Haye.

Le chiffre d’affaires d’Heineken pour la zone AMEE (Africa, Middle East and Eastern Europe), dirigée par le Belge Roland Pirmez, était de 3,26 milliards d’euros en 2015. Cette zone englobe également la Russie et la Biélorussie, Heineken ne communiquant pas ses résultats pour la seule partie Afrique et Moyen-Orient.

8 comments
  1. « Baisse constante de la CONSOMMATION « . Bralima, filiale de la multinationale Hollandaise Heinken réalise depuis 20 ans les bénéfices les plus élevés de toutes les filiales du brasseur. Il est temps d’interdire la pub de l’alcool à la télé et à la radio comme dans les pays développés.

    1. Mais ce que tu oublies nos amis, frères, parents et autres iront en chômage et leurs dépendants ne sauront plus vivre ou étudier aisément. La RDC va vers l’enfer.

  2. Si la Filliale RDC est à vendre, demandez leur de me contacter, j’aurai grand plaisir à relancer cette superbe machine le potentiel est énorme et surtout très mal exploité.

  3. Ceci est un signal économique fort parce que le pays ne fait que perdre tout ce qui existait et le taux de chômage ne fera qu’augmenter puisque cette restructuration ne pourrait se faire sans envoyer le Personnel en Congé technique ou à la retraite anticipée ou aussi à la séparation à l’amiable.

  4. Comment peut on aussi mal réfléchir ?
    Ces pays ont un taux de chômage de combien ?
    La RDC, le taux de chômage est de combien ?
    Chers amis réfléchis un peu avant de parler, si le bralima aujourd’hui, ferme ses portes, le taux chômage déjà élevé va augmenté au moins encore de 10 %.

  5. Que fait le gouvernement pour protéger l’emploi ? que disent les Députés sur la forte pression fiscale, la surfacturation de l’energie (eau et électricité) dont est victime la Bralima ?

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