" J'ai déjà gagné. Vous avez vu comment j'ai battu campagne, tout ce qui s'est passé. Je serai élu, c'est moi le président à partir de ce soir." Nous sommes bel et bien le dimanche 30 décembre 2018, dans une école au centre-ville de Kinshasa. L’homme qui se lance dans ses affirmations prétentieuses n’est autre qu’Emmanuel Shadary, le candidat du Front Commun pour le Congo à la Présidentielle, en train de voter. 11 mois après, c'est le même homme qui se lance à nouveau: "Ils pensaient que le groupe de Kabila allait partir mais nous sommes toujours là. Ils ont insulté Kabila quand il était président et ils continuent toujours à l'insulter. Nous n'aurons pas peur. (...) C'est maintenant le système des uppercuts. Nous allons nous donner des uppercuts politiques". Le contraste bluffe, même pour un homme politique congolais. A 58 ans, ce diplômé sciences politiques et administratives à l'Université de Lubumbashi a raidement changé, s'évertuant toutefois à démonter tout ce qui se mettrait sur le passage de Kabila. Pour autant, ce sur-activisme cache bien une désillusion, mais surtout, une quête de rédemption. Le Dauphin inattendu En effet, le monde entier doutait jusqu’à la dernière minute de ce mois d’août 2018 que Joseph Kabila, au pouvoir depuis 18 ans, ne se représente pour un troisième mandat. Mais cet homme habitué à surprendre allait honoré sa réputation. De sa cape magique, il sort Emmanuel Ramazani Shadary et le désigne candidat à sa succession. Dans un pays où la démocratie reste encore …