Jeanine Mabunda, la percée de 2019 en RDC

Le contre-pied parfait de Joseph Kabila, habitué à surprendre. Alors que la bataille faisait rage au sein du FC pour le poste du président de l’Assemblée nationale, l’autorité morale du FCC a désigné une candidate inattaquable : Jeanine Mabunda Lioko. En plus d’être une Dame, elle témoigne surtout d’un cursus bien rempli.

Née le 10 avril 1964 dans la province de la Mongala, ex Equateur. Jeannine Mabunda est détentrice d’une licence en droit de l’Université catholique de Louvain et d’une spécialisation en Sciences commerciales de l’Institut catholique des hautes études (ICHEC) de Bruxelles. Elle commence sa carrière professionnelle en 1998 à la Cibank Congo comme Account officer, chargée des relations avec les grands et analyses crédit. De 1993 à 1995, elle supervise la direction commerciale de l’African System (ASYST).

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Mabunda devient conseillère au cabinet du gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC). Cette tâche va lui permettre à participer aux négociations trimestrielles FMI/Banque Mondiale et BCC à Washington et Paris, à partir de 1997 à 2000.

Face à une Assemblée de machos

En 2002, Jeannine Mabunda sera nommée administratrice déléguée générale (ADG) du Fonds de promotion de l’Industrie (FPI). Pendant 5 cinq à la tête du FPI, Mabunda Lioko se dote d’un nouveau siège social sur fond propre et va poursuivre la politique salariale de l’entreprise. Elle est par la suite nommée, le 5 février 2007, Ministre du Portefeuille de l’Etat, chargée à réformer les entreprises de l’Etat. Et le 9 avril 2012, l’ancien Président Joseph Kabila la nomme conseillère spéciale en matière de lutte contre les violences sexuelles. Elle est la première femme élu démocratiquement à la présidence de l’Assemblée nationale.

Toutefois, même si le cursus et la carrure de Mabunda parlent, les dinosaures de la politique congolaise n’ont pour autant pas digéré. Ils n’ont attendu six mois à peine pour revenir à la charge. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, une rumeur de motion ciblant sa tête court au milieu de l’année. Elle est visée. Elle sera défenestrable. Les griefs restent néanmoins fantaisistes. Car, dans la réalité, Mabunda n’a même eu le temps de faire du mal.

Joseph Kabila est de nouveau appelé à calmer les machos misogynes de sa formation politique. Car s’ils n’osent dévoiler leurs visages, il est clair qu’aucune motion ne saurait être prise au sérieux sans que celle-ci ne trouve de soutien du côté du FCC, ultra-majoritaire dans la chambre basse. La chute de Mabunda sonnera celle de l’avancement du genre, dans un pays où la femme doit demander la permission sur son habillement, par ailleurs détestée par qu’elle n’ose camper dans la cuisine.

Elle termine l’année toute sourire, aux côtés d’enfants du personnel de l’Assemblée nationale, en « mère noël ». L’année qui arrive devrait renseigner combien de temps la classe politique congolaise machiste supporterait cette figure, symbole désormais de la réussite féminine au Congo.

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