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Financement des élections « en interne »: premier faux pas de Bruno Tshibala?

Nommé au poste du Premier ministre pour conduire le pays aux élections avant la fin de l’année 2017 en cours, conformément à l’accord signé le 31 décembre dernier, Bruno Tshibala entame déjà un discours qui inquiète.

Alors qu’une frange de l’opposition conteste toujours la nomination de Bruno Tshibala au poste du Premier ministre, l’accusant de « jouer le jeu » du Pouvoir, qui aurait violé l’accord signé le 31 décembre dernier, le tout nouveau locataire de la Primature amorce lui un discours qui pourrait valoir son bénéfice du doute.

Le nouveau Premier ministre a annoncé, mardi 11 avril, qu’il comptait financer les élections qui doivent se tenir à la fin de l’année 2017 en cours avec des ressources « internes ». « Nous allons mettre tout en œuvre pour mobiliser les ressources financières internes en vue de financer les élections », a déclaré à l’AFP le nouveau Premier ministre congolais.

Cependant, le financement des élections « en interne » reste hypothétique. En février dernier, le ministre du Budget, Pierre Kangudia a jeté un véritable pavé dans la mare, déclarant qu’il serait impossible de financer les élections cette année. « Même si les perspectives semblent s’améliorer, il est difficile de penser que nous puissions mobiliser 1 milliard 800 cette année. A ce stade, je préfère tenir un langage de sincérité… [comme] un technicien du budget qui parle en fonction de ce qui est réalisable », avait-il prevenu.

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Même le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a fini par contredire le ministre du Budget, disant que ce dernier avait été mal compris par les médias. « Il ne voulait pas dire qu’il était impossible de tenir des scrutins cette année, tout seulement parce que les 1 milliard 800 millions ne porteront pas sur un seul exercice budgétaire mais plusieurs« , a justifié M. Mende.

Joint au téléphone par POLTIICO.CD lundi 10 avril, Jean-Pierre Kalamba a réitéré les difficultés budgétaires que connaît la Commission électorale nationale Indépendante (CENI). « Nous avions un bubget de 1,332,621,710 USD [1,3 milliard], dont plus ou moins 400,821,569 USD pour la révision du fichier électoral. Le gouvernement nous a déjà affecté une bonne partie qui doit être dans les 220 ou 230 millions de USD. Nous avons besoin de 526,840,895 pour organiser les élections telles que décider dans l’accord du 31 décembre, cest-à-dire le même jour. Nous avons besoin de 377 millions USD pour faire les élections locales, municipales et urbaines; 27 millions USD pour faire les bulletins des candidats« , explique le rapporteur de la CENI.

Suivant les explications de M. Kalamba, à l’heure actuelle, en déhors des fonds pour le processus d’enrôlement qui a déjà dépassé le 53%, avec plus de 22 millions d’enrôlés, le financement des élections en République démocratique du Congo se présente comme suit:

Un tâche qui ne s’avère pas facile, alors que l’économie du pays, qui dépend essentiellement des matières premières, connaît une crise économique d’ampleur avec la dépréciation du franc congolais et une envolée des prix. Le budget de l’Etat est passé à 4,5 milliards cette année contre le double en 2015. Parmi les raisons évoquées, la baisse du cours des matières premières. Le prix de la tonne de cuivre a dégringolé sous la barre des 5 000 dollars (4 800 euros) en 2015, contre près de 8 000 dollars trois ans plus tôt, et remonte péniblement. Dans l’ex-Katanga, plusieurs grands groupes ont suspendu leurs activités, comme le géant anglo-suisse Glencore.

Selon la Banque mondiale, cette crise risque d’être durable. Dans un rapport présenté le 31 janvier dernier, cette institution de Bretton Woods cite la révision du taux de croissance de la RDC, qui est passé entre 2015 et 2016 de 7% à 2,5% en moyenne, comme principal facteur de cette crise. « Cette croissance, si on la compare à la croissance de la population de la RDC, qui est quasiment de 3%, et bien on obtient un taux de croissance par tête de 0% ou moins», a expliqué Emmanuel Pinto, économiste en chef de la BM en RDC.

De plus, le gouvernement actuel, qui fonctionne sans budget, doit être remplacé par un autre issu de l’accord de la Saint Sylvestre et dont les négociations sont toujours en cours.

« La sortie du Premier ministre Bruno Tshibala, affirmant vouloir mobiliser les ressources internes pour financer les élections est une nouvelle preuve qui prouve qu’il travaille pour la Majorité Présidentielle. Il [M. Tshibala] embrasse subitement la position des Kabilistes, qui ont pour idée de vouloir tout faire en local pour finir par nous dire qu’il n’y a pas d’argent« , dénonce le député de l’opposition proche de Félix Tshisekedi, Jean-Claude Vuemba.

De son côté, la CENI fait par ailleurs remarquer plusieurs autres obstacles à la tenue de ces élections, notamment la situation sécuritaire et le blocage politique, alors que le Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre (CNSA) qui devrait déjà être mise en place pour évaluer la révision du fichier électoral n’est toujours pas effectif. La Centrale électoral n’a toujours pas publié le calendrier des élections. Selon M. Kalamba, celui-ci ne peut intervenir, aussi longtemps que les politiques n’ont pas encore répondu à certains préalables.

4 comments
  1. Bruno Tshibala, s’est tiré une balle dans le pied en acceptant de trahir ses pairs de l’Udps!
    Quand de personnalités de sa trempe descende si bas, il y a lieu de se demander si réellement la RDC a une vraie classe politique?
    Il a vu comment Badibanga a été remercié et n’a tiré aucune leçon. Il va droit au mur car Joseph Kabila est dans sa logique de la reconquête du pouvoir et le débauchage politique lui réussi jusque là bien. Peuple congolais, à toi maintenant de faire entendre ta voix car c’est toi qui souffre. Au Rassemblement, redoubler de vigilance car le débauchage continue, il faut une totale radicalisation.

    1. Sincèrement, il y a de quoi se poser la question sur le sens du mot trahison. Quand felix rencontre kabila en catimini, cela ne choque personne, cela est ahurissant. Quand, un journaliste lui pose la question de savoir s’ii a rencontré kabila, felix répond《 jamais》, on trouve cela normal, alors que ce monsieur ment. Cet a croire que les congolais sont tous des malades ou des imbeciles.

      Felix fabrique avec un groupe d’hommes a sa solde,
      une fausse lettre où il est désigné par son defunt père
      candidat premier ministre, on trouve cela encore
      normal. Un homme qui est capable de réaliser sans
      états d’âme pareils forfaitures est très dangereux. En
      très peu de temps, il a exclu successivement Bruno
      mavungu, Bruno tshibala, valentin mubake et aussi
      n’oubliez pas katebe katoto, olengakoy. Le vrai traitre
      est ou ?

    2. Je regrette infiniment sur le non respect de l’accord de la Saint Sylvestre qui n’est jusque la pas applique selon la resolution des Nations Unies pire encore avec le debauchage des cadres de l’UDPS deja exclu du parti ne va pas resoudre la crise Bruvo est alle s’asseoir sur le volcan et ne va rien faire et cela etant la crise reste a son entierete laissons le temps au temps et l’avenir nous le dira malgre le debauchage pour affaible le Rassop ce qu’il faudra retenir est que le peuple congolais est deja mature et malheur aux politiciens du ventre qui continuent a mordre a l’hamecon du pouvoir et d’ici la leur sort sera scelle

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