Vital avait raison!

Deux dialogues, des morts, du temps perdu… pour aboutir à un replacement de Samy Badibanga. Kamerhe avait raison.

Le 18 octobre, Vital Kamerhe, très opposant à Kabila et modérateur pour le compte de l’opposition au Dialogue de la Cité de l’UA affirme: « il s’agit du meilleur compromis que l’on pouvait trouver avec le pouvoir congolais« . La foule s’excite, bougonne: « Kabiliste ». « Vendu ». A moi d’ajouter: « Ngembo politique ».

Le leader de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), qui nous a habitués à des retournements de vestes, tel un Lambert Mende qui doit se démentir, avait pourtant vu loin. Il défendait alors un accord qui faisait virtuellement de lui un Premier ministre – tout en acceptant qu’un autre soit nommé à la place. Et des élections pour 2018 : un délai raisonnable.

Mardi, l’accord qui devait remplacer celui gagné par les Mbikayi et Bitakwira s’est soldé par la publication d’un gouvernement de large union où les deux acteurs politiques, comme un symbole, y font toujours partie. Après près de sept mois, le Rassemblement dirigé par Etienne Tshisekedi s’est pris un râteau là où il promettait pourtant faire mieux que la bande à Kamerhe.

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En effet, la nuit du 31 décembre, l’opposition menée par Étienne Tshisekedi a semblé faire mieux que le camp de Kamerhe et Samy Badibanga, arrachant à Joseph Kabila l’organisation de la présidentielle à la fin de l’année 2017, contrairement à 2018 comme le stipulait l’accord des pro-Kamerhe, tout en créant un large consensus avec les participations du Mouvement de Libération du Congo (MLC) et plusieurs autres organisations, mais aussi et surtout le soutien de la Communauté internationale à cet accord.

Le Rassemblement a toutefois vite déchanté, dès le début des discussions autour de l’arrangement particulier, additif au dit accord, qui ne devraient, selon les prévisions de l’époque, pas dépasser une semaine. Cinq mois plus tard, la Majorité Présidentielle s’est muée en redoutable antagoniste contre des opposants de plus en plus faibles et désunis, depuis la disparition de leur leader Étienne Tshisekedi. Le Rassemblement s’est retrouvé en pièces détachés. Les uns ont tenu bon dans leur opposition farouche, les autres ont fini par rejoindre Vital Kamerhe, dans un flirt fétide avec le Pouvoir.

Tout ça… pour ça!                     

Des opposants dissidents du Rassemblement.

Même la CENCO, qui a pourtant tout donné pour mettre en place cet accord, décidément pas très catholique, a fini par prendre langue avec les rageurs.  Épuisés par cette navette incessante, les évêques ont remis le tablier au bourreau même de la situation. Ce dernier, poursuivant son Machiavélique plan, d’une rigueur à la Kengo wa Dondo, a fini par nommer un Premier ministre à sa guise, faire signer un arrangement particulier et publier un gouvernement qui viole ce dernier. Tant pis pour les jaloux.

Entre temps, nous sommes en mai 2017, vers la moitié de l’année. Limete nous a promis les élections cette année. Corneille Nangaa, le pauvre, n’a pas encore publié le calendrier électoral. Là encore, nous nous sommes levés, tels des cymbales qui résonnent, pour lui tirer les vers du nez. Sauf que ce dernier doit se conformer à notre propre turpitude.

Tenez. Nous lui avons exigé, dans ce fameux accord de la Saint-Sylvestre, une collaboration étroite avec le Conseil national pour le suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA) au sujet de l’enrôlement, de la révision du fichier électoral, et du processus global: « tous les deux mois ».  Pendant ce temps, le fameux CNSA est coincé dans une bataille entre le faux-vrai Rassemblement, le vrai-faux Rassemblement, Bazaïba et, encore lui, Vital Kamerhe.

En face, Félix Tshisekedi vogue entre Kinshasa et Paris, en attendant l’investiture de son « ami » Emmanuel Macron, pour presser Kabila à… faire marche en arrière. Car, s’il faut que le Président applique finalement cet accord, il se doit de démettre un gouvernement qui prend place, lancer des nouvelles négociations et finir par accepter le retour de Moïse Katumbi. Une affaire qui peut sans doute se régler en une journée, mais dans un autre pays.

Alors oui, Kamerhe avait raison. Lui au moins, il a laissé Badibanga lui prendre sa place. « Personne ne quitte une table des négociations avec sourire« , disait un homme sage. En voulant prendre le bras tendu de Kabila pour une main, nous avons finalement gagné le droit de tomber dans un piège qui se referme petit à petit sur une population qui, à son tour, parait de plus en plus divisée. Le peu de suspens qui reste, fait du Président congolais, encore une fois, le maître à jouer dans son royaume du Congo. Sauf si, comme en 1997, quelqu’un décidait de donner du répondant à partir de l’Est.

Litsani Choukran,
Le Fondé.

18 comments
  1. L’accord n »interposed pas ma modification de la constitution meme par referendum encore moins la non representation de Kabila…a lots ou EST ce que la democratie a ggagner Kamhereon ou TSHITSHI?

  2. Kamerhe se croit plus malin, il joue le froid et le chaud, a fait tant du bruit pour le dialogue de Kodjo, a signé la modification du dialogue de la cenco sans revendiquer quoi que c soit… Non Kamerhe n inspire pas confiance et ne se positiinne pas. pour comprendre de ql côté ou il sr trouve

    1. Votre commentaire est en attente de modération
      Je m’interdis de commenter cet article, car son auteur a bien fait preuve d’amateurisme. S’il ne merite pas une revocation directe, il restera quand meme la cible des journalistes professionnels qui veulent proteger ce noble metier.

  3. Au Congo, nous voulons toujours du sensationnel et pas la vérité. Quand KAMERHE dit la vérité, les autres plus sensationnels soutient le mesonge et nous applaudissons. KAMERHE est comme le savant GALILEO qui vait dit que a terre tourney autour du soleil à l’heure où tout le monde savait encore que c’est le soleil qui tourne autour de la terre; Résulat: GALILEO a ete vilipendé et s’est retracté. Et après tout le monde connait la réalité aujourd’hui

  4. @M. le journaliste. Analyse biaisée de la situation et lecture erronée des textes. Un pays ne peut pas être conduit au gré des sentiments et du sensationnel….

  5. « il s’agit du meilleur compromis que l’on pouvait trouver avec le pouvoir congolais »
    « Personne ne quitte une table des négociations avec sourire«
    Les deux paroles qui touchent .
    Vital Kamerhe champion

    1. Le meilleur compromis qui a conduit à quoi ? Celui de la CENCO : toujours meilleur, l’arrangement particulier : toujours meilleur, sa signature après l’avoir modifié : toujours meilleure, meilleur, meilleur. Chauve-souris !

  6. Je m’interdis de commenter cet article, car son auteur a bien fait preuve d’amateurisme. S’il ne merite pas une revocation directe, il restera quand meme la cible des journalistes professionnels qui veulent proteger ce noble metier.

    1. C’est LITSANI CHOUKRAN. En quoi est-ce que cette analyse fait preuve d’amateurisme? En quoi est-ce que cet éditorial ne respecte pas les régles du journalisme en la matière, d’autant plus que c’est une opinion persionnelle et signée. Alors j’attends vos réponses!!!!

      1. Cher Litsani,
        Pourquoi prendre la peine de répliquer aux critiques de tout bord? Vous avez posté un article, mettez vous à l’écart des commentaires.

  7. Les gents oublient que le Congo a son histoire depuis le temps contemporain, vital à toujours combantis pour la paix, la stabilité en RDC mais il n’a pas de soutien d’autres politique. Le Congo est loin de son apogée si nous congolais nous ne parvenons pas à reconnaitre les mérités de tout un chacun.

  8. Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent; prédisait Edgar Faure, un homme politique Français.
    Les menteurs sur scène ne représentent pas le quotidien des Rdcongolais, résistants à la famine, à la mort et à la dictature au point d’exister au lieu de vivre.

  9. A vrai dire pour ceux qui ne le savent pas encore, KAMERE avait troqué le poste de 1er ministre contre une somme de 5.000.000 USD; c’est pour cette raison que ce monsieur est devenu aphone, naviguant même pour le compte de la MP. Sa famille en Afrique du Sud commençait à broyer du noir (coca en plastique en lieu et place de canettes, salon de YOUWIL en lieu et place de Sandton, …) ce sont de signes révélateurs d’une asphyxie pécuniaire.

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