Agression dans l’Est : l’EAC choisit Rumangabo, une grande caserne des FARDC comme site de pré-cantonnement du M23

Le sommet des Chefs d’Etat de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) a évoqué mercredi 31 mai à Bujumbura, les questions relatives à la phase de cantonnement des terroristes du Mouvement du 23 mars ( M23) après leur retrait des zones qu’ils occupaient.

Dans la série de recommandations formulées à l’issue de ce 21eme sommet extraordinaire qui avait comme ordre du jour la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), les Chefs d’Etat ont ordonné à la force régionale de travailler avec les chefs des forces de défense, la Mission de l’organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et les autres parties prenantes pour visiter et vérifier dans les trois semaines la pertinence du camp de Rumangabo pour le pré-cantonnement du M23 et d’autres groupes armés.

L’objectif de cette supervision selon le communiqué final de ce sommet, serait de s’assurer que les groupes armés locaux n’occupent pas les zones cédées par le M23 et les groupes armés étrangers à désarmer et rapatrier.

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Rumangabo est l’un des principaux camps militaires de la province du Nord-Kivu. Sa position est tactique, car située dans l’est du Parc national des Virunga, à proximité de la route qui relie les villes de Rutshuru et de Goma. Son histoire aussi est symbolique : cette base militaire servait de quartier général au mouvement du M23 lors de l’insurrection de 2012 à 2013.

Sous la présidence du feu maréchal Mobutu, la base stratégique de Rumangabo a été occupée par le 411e bataillon du 41e Bde Cdo.[ L’unité basée à Rumangabo faisait partie des troupes zaïroises qui, en 1984, sont allées défendre le Strip d’Aouzou au Tchad contre les troupes de Ghadaffi.

Kindu pour le cantonnement

En avril, le Président de la République Félix Tshisekedi avait annoncé que les terroristes du M23 seront cantonnés près de la ville de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema.

« Nous sommes en train d’apprêter un coin sûr pour le cantonnement des M23, près de Kindu, lieu prévu également pour organiser le P-DDRCS ouvert à tout patriote congolais désireux de réintégrer la société », avait déclaré Félix Tshisekedi toute en précisant qu’après leur désarmement et la démobilisation, les hommes du M23 acceptent de réintégrer la société civile.

Dans cette optique, Félix Tshisekedi avait assuré que des éléments de l’armée angolaise vont bientôt se déployer dans l’Est de la RDC en vue de poursuivre l’encadrement du processus de retrait, jusqu’ici timide, des M23, actuellement effectué par les éléments de la Force régionale de l’EAC.

« Nous sommes confiant que ce processus de retrait prendra un rythme beaucoup plus rapide pour faciliter le désarmement du M23. Et une fois les éléments de l’armée angolaise arrivés sur place, je pense qu’à partir de ce moment, il ne sera plus important de garder les forces qui composent aujourd’hui la Force de l’EAC, telles que l’Ouganda, le Burundi, le Kenya, etc. », avait affirmé Félix Tshisekedi tout en déplorant la précarité de la situation humanitaire dans la partie Est caractérisée par le retour timide des déplacés dans leurs milieux respectifs, du fait de la lenteur du retrait des terroristes du M23.

De son côté, le Président angolais Joao Lourenço a déjà garanti la démobilisation du M23.

« Nous pensons qu’il faut rester optimiste et se baser sur le principe que le M23 va respecter ses engagements. (…) l’Angola devrait envoyer un contingent militaire pour assurer la sécurité de la zone du cantonnement une fois que les conditions seront réunies. Nous avons un contingent qui est prêt à être déployé dans quelques jours pour assurer la sécurité aux éléments du M23. Nous avons mis en place un cessez-le-feu. À présent, nous devons cantonner ces forces du M23 et lancer le processus de désarmement et de réintégration de ces citoyens congolais dans la société congolaise », avait-il martelé.

Carmel NDEO

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