Tensions RDC-Rwanda: Kinshasa dément avoir sollicité une médiation de Sarkozy avec Kigali

Selon les informations de Africa Intelligence, l’ancien président français, Nicolas Sarkozy arrive à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo pour une visite de deux jours. D’après ce média, Sarkozy aurait été sollicité par Kinshasa pour faciliter une amorce de dialogue de Président Tshisekedi avec son homologue rwandais Paul Kagame, dont les relations ne sont plus au beau fixe.

Africa Intelligence indique que ce déplacement de Nicolas Sarkozy a été facilité par Rachida Dati et le ministre congolais Didier Badimbu, qui a rendu visite à Sarkozy en septembre 2022.

À Kinshasa, la porte-parole du Président de la République démocratique du Congo, Tina Salama a démenti ces informations. Sur ses réseaux sociaux, elle a qualifié de « fausses allégations » les faits rapportés par Africa Intelligence et a parlé plutôt d’une visite privée.

Publicité

Pour elle, la venue en République démocratique du Congo de l’ancien Président Français n’est aucunement à l’initiative du Président Félix Tshisekedi. De plus, rétorque-t-elle, il n’existe aucun projet de médiation dans l’agression rwandaise qui serait confié à Sarkozy.

« Cela étant, le Président Félix Tshisekedi sera ravi de le recevoir lors de sa visite privée à Kinshasa. Dans l’avenir, il serait plus judicieux de contacter les services habilités de la Présidence pourtant disponibles afin de produire des informations fiables », a martelé Tina Salama, porte-parole de Félix Tshisekedi.

les plaies Sarkozy toujours ouvertes à Kinshasa

Le 16 janvier 2009, pendant la présentation de ses vœux au corps diplomatique étranger à Paris et alors que la situation à l’Est du Kivu connaissait un fort regain de tension, Nicolas Sarkozy alors président, avait proposé le partage de l’espace et des richesses de l’immense République démocratique du Congo (RDC) avec son petit voisin, le Rwanda, en échange d’une paix régionale. Sarkozy considérait sa position comme une « nouvelle approche » afin de régler « de façon globale » l’instabilité dans la région des Grands Lacs.

« Il faudra bien qu’à un moment ou à un autre, il y ait un dialogue qui ne soit pas simplement un dialogue conjoncturel mais un dialogue
structurel. Comment, dans cette région du monde, on partage l’espace,
on partage les richesses et on accepte de comprendre que la géographie a ses lois, que les pays changent rarement d’adresse et qu’il faut apprendre à vivre les uns à côtés des autres ? », déclarait-il.

Quatorze ans après, cette phrase prononcée par le président de la République comme solution française à la crise dans l’Est de la RDC due aux différentes agressions Rwandaises, est toujours perçue comme une attaque à la souveraineté des frontières établies du pays.

La sempiternelle brouille existentielle entre la République Démocratique du Congo et son voisin du Rwanda depuis des décennies semblait disparaître lorsque Félix Tshisekedi accède la présidence de la RDC en 2019. Les tensions entre les deux pays ont été exacerbées après que la RDC a accusé le Rwanda d’exhumer le mouvement terroriste M23, déjà défait et désarmé en 2013 par l’armée congolaise mais qui occupe aujourd’hui des pans de territoire congolais dans le Nord-Kivu.

Carmel NDEO

Recevez l'actualité directement dans votre email

En appuyant sur le bouton S'abonner, vous confirmez que vous avez lu et accepté notre Politique de confidentialité et notre Conditions d'utilisation
Publicité

En savoir plus sur Politico.cd

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading