RDC: « vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté de votre pays. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur » (E. Macron)

Emmanuel Macron séjourne depuis la soirée du vendredi 03 mars à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo dans le cadre de sa tournée africaine.

Ce samedi, le Président Français a été reçu au Palais de la Nation par son homologue congolais, Félix Tshisekedi avant de procéder à une séance de questions réponses avec la presse.

Appelé à s’exprimer sur la question relative l’agression de la RDC par le Rwanda sous couvert du mouvement terroriste du M23 qui opère dans la province du Nord-Kivu y commettant des massacres et viols selon plusieurs rapports, le président Français est resté flou. Contrairement aux attentes de Kinshasa, Macron n’a pas condamné Kigali corroborant ainsi, la thèse d’un soutien présumé français au régime de Paul Kagame appuyé par les mouvements citoyens à la veille de son arrivée à Kinshasa.

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« J’ai été très clair sur la condamnation du M23 et ceux qui le soutiennent. Je ne peux pas être plus clair que ça. Parler d’agression, on l’a fait, par des groupes qui sont d’ailleurs des groupes incluant aussi des congolais », s’est-il brièvement exprimé sans citer le Rwanda à contrairement aux différentes déclarations de l’Union Européenne, des USA et de plusieurs pays de la communauté internationale.

Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur

Dans son intervention, Emmanuel Macron a accusé les autorités congolaises d’avoir été « incapables » depuis 1994, de restaurer la souveraineté du pays sur le plan militaire, sécuritaire et administratif avant de dédouaner la France de toute responsabilité.

« Depuis 1994, ce n’est pas la faute de la France et pardon de le dire dans des termes aussi crus vous n’avez pas été capable de restaurer la souveraineté de votre pays. Ni militaire ni sécuritaire ni administrative de votre pays. C’est aussi une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur », a argué Macron.

Macron qui a par ailleurs déclaré que la solution ne viendra pas de la France, a dénoncé des failles dans l’appareil judiciaire congolais qui selon lui, tolère l’impunité.

«… Et donc on en est dans cette situation qui a conduit à des drames absolus, à cette deuxième guerre avec des millions de morts qu’on ne doit pas oublier, à la nécessité aussi, ce qui est une responsabilité qui doit se faire ici et pas à la France de le faire, de mettre en place une justice transitionnelle qui est la clé pour que celles et ceux qui parfois, ont tué soient jugés. Et parfois ils évoluent encore, ils sont là et ont même des responsabilités. Comment voulez-vous qu’une paix durable et de la confiance dans un pays quand la justice n’est pas placée ? N’accusez pas la France pour quelque chose qui dépend de vous », a martelé le président Français.

Toutefois, il a rassuré que la France demeure un allié de la République démocratique du Congo et continuera à l’être.

A la veille de son arrivée à Kinshasa, plusieurs organisations socio-politiques de la RDC ont déclaré le Président Emmanuel Macron « persona non grata » sur le territoire congolais. Des manifestants devant l’ambassade de France en RDC ont dénoncé la complicité et le silence de la France, membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU dans la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays.

Déclaré «indésirable » sur le territoire congolais, Emmanuel Macron est aussi accusé de soutenir le régime de Kigali, instigateur de l’insécurité persistante dans la partie orientale de la RDC.

Carmel NDEO

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