Agression dans l’Est: pas des résultats escomptés après les premiers contacts directs entamés par l’Angola auprès du M23

Le Président angolais, João Lourenço a dans une interview accordée à RFI ce jeudi 02 mars, affirmé chercher à obtenir un nouveau cessez-le-feu avant de passer à la démobilisation des forces du mouvement terroriste M23 et leur réinsertion dans la société congolaise.

A en croire ses propos, le Sommet d’Addis-Abeba tenu il y a quelques jours, a « mandaté l’Angola pour entamer des contacts directs avec le M23 ». Et ce, dans le but de parvenir à un accord sur les deux principaux sujets : le cessez-le-feu et le cantonnement des effectifs du M23.

« Ces contacts ont déjà été pris par les autorités angolaises auprès des leaders du M23. Sans résultats à ce stade, ils ont commencé depuis hier [ndlr. 28 février] », a-t-il expliqué.

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Ce même sommet d’Addis-Abeba avait également, selon lui, pris la décision qu’une fois le cessez-le-feu obtenu « qu’il y ait le déploiement automatique d’une force régionale, de la région d’Afrique de l’Est », composée par cinq pays dont seul l’un d’entre eux, le Kenya, notamment, a déjà ses troupes sur place.

« Il faut travailler pour faire en sorte que les autres pays : la Tanzanie, le Burundi, le Soudan du Sud, l’Ouganda fassent de même. On sait qu’il est compliqué de mobiliser les ressources nécessaires à ce déploiement, mais le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine travaille en ce sens », a-t-il renchéri ses propos.

S’expliquant sur les raisons principales du non-retour de la paix dans l’Est de la RDC, João Lourenço a insisté sur le fait que « lorsqu’il s’agit de commencer un conflit armé, il survient comme ça : avec le premier coup de feu, tout est parti ! Quand on parle de mettre fin à un conflit armé, à une guerre, c’est bien plus compliqué et cela suppose du temps ! Ce serait une illusion de croire que c’est simple et que l’on peut en finir avec un conflit du jour au lendemain ».

Prenant l’exemple de ce qui se passe actuellement en Europe, avec le conflit russo-ukrainien qui dure depuis plus d’un an, maintenant, le Chef de l’État angolais a indiqué que « personne ne sait à quel horizon ce conflit peut s’arrêter ! Bien que tout soit fait pour y mettre un terme, personne n’a de réponses très crédibles à ce sujet ».

Selon lui, en ce qui concerne la RDC, c’est le même principe avec la difficulté de dire précisément quand les hostilités s’arrêteront.

« Ne tombons pas dans l’illusion que du jour au lendemain ça pourrait se terminer juste comme ça ! Ce serait l’idéal, évidemment ! Mais la réalité est toute autre », a-t-il dit.

Par ailleurs, il a affirmé que tous les Chefs d’État de la région continuent de travailler de façon assez coordonnée, et pas seulement depuis ce dernier sommet de l’Union africaine, Luanda, Nairobi et même Bujumbura.

« Je ne manquerai pas d’inclure Bujumbura puisque c’est le Burundi qui préside actuellement la Communauté des États d’Afrique de l’Est. Ce triangle, et les 3 angles qui vont avec, travaillent depuis ce 28 février de façon très coordonnée. Il en va de la réussite de notre mission », a-t-il conclu.

Monge Junior Diama

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