Félix Tshisekedi à Genève: « Il n’y a plus aujourd’hui dans mon pays des Congolais arrêtés et détenus pour leurs opinions ou appartenances politiques »

Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a prononcé ce lundi 26 février à Genève, son discours à l’occasion de la 52ème session du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU.

Dans son discours, Félix Tshisekedi a vanté les avancées enregistrées en ce qui concerne la situation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales en RDC depuis son accession à la magistrature suprême en 2019. Il a, dans ce cadre, noté « la fermeture des tous les lieux de détention illégaux et secrets des services de sécurité et des offices de police judiciaire ainsi que la libération de tous les détenus et prisonniers politiques ».

« Il n’y a plus aujourd’hui dans mon pays des Congolais arrêtés, détenus ou emprisonnés pour leurs opinions ou appartenances politiques, à ne pas confondre certainement avec des politiciens poursuivis pour infraction de droit commun », a affirmé Félix Tshisekedi avant de se féliciter de la libéralisation des espaces des manifestations publiques, des libertés d’opinion, de pensée et d’information avec pour objectif; « plus jamais en RDC des manifestations non violentes réprimées ni des manifestants pacifiques poursuivis et tués même dans les lieux de culte ».

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Le retour des exilés politiques

Dans la même perspective, Félix Tshisekedi a mentionné son combat pour la promotion de la réconciliation nationale.

Afin de panser et de cicatriser, dans la durée, les blessures des guerres et autres marques de l’insécurité à l’Est de la RDC, Tshisekedi a indiqué que le gouvernement s’attèle à la mise en œuvre d’une justice transitionnelle fondée sur l’éclatement de la vérité, la reconnaissance de la faute commise, la garantie de non-répétition ou vetting, la réparation du préjudice causé et le pardon.

Pour ce faire, a-t-il expliqué, le gouvernement, avec l’appui technique de certains partenaires dont le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme et l’assistance des experts tant nationaux qu’internationaux, a élaboré un avant-projet de loi- cadre portant dispositions générales applicables à la justice transitionnelle qui sera soumis au Parlement au courant de la session de mars prochain.

Des consultations avec les groupes armés

Déterminé à promouvoir cette réconciliation nationale, Félix Tshisekedi a, du haut de la Tribune, soutenu avoir entrepris des consultations avec les groupes armés en vue de leur réintégration dans la vie nationale. Cette volonté a été matérialisée par la mise en œuvre du Programme de Démobilisation, Désarmement, Relèvement Communautaire et stabilisation, P-DDRC-S ayant abouti au processus de paix de Nairobi initié par la Communauté d’Afrique de l’Est.

Alors que ces consultations sont à leur troisième phase avec la participation de 56 groupes armés, le Président de la République a révélé que le M23 soutenu par le Rwanda et le CADECO se sont exclus de ce processus de paix en prenant les armes contre la RDC dont ils se réclament pourtant la citoyenneté.

Plaidoyer pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC

Le Président Tshisekedi a réitéré le plaidoyer de son gouvernement pour la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC afin d’élucider les 617 incidents documentés dans le Rapport Mapping du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme. Ce tribunal devrait aboutir à des poursuites pénales pour des crimes imprescriptibles mentionnés dans le rapport Mapping.

En même temps, il a laissé entendre que le gouvernement réfléchit sur la création d’une Cour pénale spéciale comme en République Centrafricaine ou sur l’institution au niveau national des chambres mixtes au sein des juridictions ordinaires de l’Ordre judiciaire comme alternative afin de lutter efficacement contre l’impunité.

Félix Tshisekedi a par ailleurs salué, l’adoption pour la première fois de l’histoire de la République Démocratique du Congo, de la Loi n° 22/065 du 26 décembre 2022 fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à l’indemnisation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et de victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité. « À la suite de cette loi, un Fonds de réparation des victimes a été créé par Décret et est en phase d’opérationnalisation », a-t-il déclaré.

« En plus, afin de faire bénéficier des milliers à des femmes et des jeunes filles victimes des violences sexuelles d’une couverture juridique en Afrique, mon pays qui a eu le privilège d’organiser la première conférence sur la masculinité positive l’année dernière, est résolument engagé en faveur d’un Traité international pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles », s’est réjoui
Félix Tshisekedi.

Le Président de la RDC a profité de l’occasion pour lancer un appel pressant aux États membres de l’ONU de se joindre à la RDC, au Costa Rica et à la Sierra Léone au sein du Groupe de coordination et du Groupe d’amis pour la conclusion de ce Traité.

Carmel NDEO

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