RDC : vives inquiétudes sur la présence des éléments de l’armée Kényane à Kisangani

Des inquiétudes planent sur la présence encore « soupçonnée » des militaires de la force Kényane dans la ville de Kisangani, dans un contexte de la situation sécuritaire volatile dans l’Est du pays. En effet, depuis quelques jours, des sources non officielles affirment avoir assistées au cantonnement des troupes de l’armée Kényane au camp Bauma à une dizaine de kilomètres du centre-ville avec leurs équipements.

À en croire une déclaration des organisations de la société civile et des mouvements citoyens réunis à Kisangani dans le cadre de la synergie Mapping, lors d’une rencontre tenue entre une certaine autorité de la ville et une délégation du Cadre de Concertation de la Société Civile de la Tshopo, celle-ci a prétendu que ces troupes sont à Kisangani pour renforcer les capacités des éléments de PNC.

Cependant, « certains militaires congolais, y compris kényans », en revanche, cités par cette synergie de la société civile, disent en privé que « les forces kényanes seraient là pour réhabiliter les camps Bauma et Lukusa avant de former les officiers militaires congolais ». Malgré ces affirmations, le flou persiste sur la vraie raison du déploiement des troupes Kényanes à Kisangani.

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« Quelle est la vraie raison du déploiement militaire kenyan à Kisangani, à près d’un millier de kms du théâtre des opérations militaires ? Quel est le document ou l’accord qui autorise les éléments de l’EAC à assurer le renforcement des capacités des éléments de la PNC et FARDC à Kisangani ? Combien de temps prendra cette formation? Qui sont les éléments de la PNC et FARDC sélectionnés pour cette formation et sur quel critère ? Le parlement congolais est-il informé sur cette formation ? », voilà autant des questions que s’interrogent ces mouvements.

Pour eux, « le Kenya n’est pas le bienvenu à Kisangani qui est trop loin des zones du M23 et autres groupes armés ».

Et d’ajouter : « Les FARDC n’ont pas besoin de génie militaire Kényan en pleine guerre, loin du front. Si le génie militaire kenyan veut aider les FARDC, qu’il le fasse au front au lieu de venir à des centaines de Km des lignes de front. Il en est de même pour les instructeurs Kényans pour nos officiers. C’est un manque de respect voire une humiliation pour nos officiers d’être formés par le Kenya alors que les FARDC disposent des officiers formés dans les meilleures académies militaires au monde ».

« Que cache cette présence à Kisangani? Colonialisme ou impérialisme économique du Kenya qui a déjà pris le contrôle de nos deux grandes banques (TMB et BCDC)? », vocifèrent les mêmes organisations.

Dans la même foulée, ces structures citoyennes dénoncent « avec véhémence » la méthode du gouvernement qui, selon elles, ramène des militaires étrangers sur le sol Congolais sans en informer ni le parlement ni ses compatriotes.

Ces dernières notent que pour épargner la ville de Kisangani des nouveaux problèmes en cette année électorale, surtout qu’il n’y a jamais eu « ni justice ni réparation » en faveur des victimes pour les crimes et pillages commis par les troupes rwandaises et ougandaises, exigent le départ immédiat et sans conditions des troupes de l’EAC qui sont d’ailleurs « contestées » par leurs frères de l’Est.

« Demandons au gouvernement central, au parlement, à l’Assemblée provinciale et au Gouvernement provincial de la Tshopo d’éclairer au plus tôt la population de Kisangani du motif de la présence à Kisangani de ces éléments armés. Au président de la République de revisiter ses accords avec les pays voisins de l’Est menaçant l’intégrité territoriale et la souveraineté de la RDC », martèle cette synergie des mouvements citoyens qui préviennent que :

« Si aucune réaction n’est signalée dans ce sens, nous n’hésiterons pas et, ceci conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution, à mobiliser toute la population jusqu’au retrait total des Kényans de la Tshopo. La sauvegarde de l’intégrité territoriale est un devoir civique de tous citoyens sans discrimination aucune ».

Serge SINDANI

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