RDC : Après son départ de l’Union sacrée, Katumbi n’écarte pas la possibilité de s’allier à Kabila

Au cours d’une interview accordée, vendredi 16 décembre, aux médias français RFI et France 24, le président d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi a officiellement annoncé son départ de la coalition au pouvoir de Félix Tshisekedi.

Ce départ de l’Union sacrée de la nation (USN), laisse désormais le libre choix à l’ancien gouverneur du Katanga, à se trouver un autre allié politique en vue de coaliser potentiellement pour les prochains scrutins.

Si le comeback vers ses ex-alliés de l’opposition radicale contre le pouvoir de Félix Tshisekedi, tels que Martin Fayulu ou encore Adolphe Muzito, tous de la coalition Lamuka, semble être peu probable, le rapprochement entre le camp de Moïse Katumbi et celui de Joseph Kabila devient de plus en plus possible.

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En effet, au sujet de sa récente rencontre avec l’ex-président de la République Joseph Kabila à Lubumbashi, Moïse Katumbi a affirmé que son parti politique étudiera dans les prochains jours, tous les paramètres pour voir avec qui, il faudra coaliser, ne fermant ainsi donc pas la porte à une possible coalition avec l’ex-Chef de l’État.

« Vous savez, au congrès nous allons inviter tout le monde, la réconciliation avec Monsieur Kabila, c’est une réconciliation des Katangais donc j’ai serré la main au président Kabila, le plus important pour nous, c’est le pays, c’est le Congo. Je suis un chrétien catholique et j’avais serré ma main et ma main était sincère parce que nous devons voir l’avenir en face. Le plus important pour moi, pour le moment nous n’avons pas un deal politique avec qui que ce soit, mais le parti va voir lors des assises ce que nous devons considérer en tant qu’ami et allié », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, le président d’Ensemble pour la République s’est montré très réservé quant au timing que cela pourrait prendre, en affirmant compter actuellement sur son parti politique et sa vision.

« Pour le moment nous avons un grand parti politique, nous avons notre propre vision avec le parti politique, pour le moment nous marchons en tant qu’Ensemble pour la République. Il y a eu la main à l’église, mais il y a plusieurs candidats qui se sont déclarés et je respecte tout le monde, mais jusqu’à aujourd’hui, ce n’est pas à l’ordre du jour », a-t-il ajouté.

Un divorce brutal en 2015

Un certain dimanche 22 mai de l’année en cours , à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, Joseph Kabila et Moïse Katumbi, en guerre ouverte depuis sept années, enteraient leur hache de guerre, en s’affichant ensemble main dans la main et tout sourire.

Cette rencontre marquait ainsi, la fin d’une longue période de confrontation entre les deux leaders, alors qu’entre 2003 et 2015, Moïse Katumbi était l’un des principaux soutiens de Joseph Kabila dans l’ex-province du Katanga.

Tout commence le 29 septembre 2015, lorsque Moïse Katumbi alors gouverneur en fonction dans la province du Katanga, décide de claquer la porte du PPRD, parti de Joseph Kabila, l’accusant de « multiplier les tentatives pour se maintenir au pouvoir, au-delà du délai constitutionnel ».

« Au moment où nous, peuple congolais, entrons dans la dernière ligne droite du dernier mandat constitutionnel du Président de la République, les faits indiquent que depuis maintenant un an, tout est mis en œuvre pour ne pas respecter la Constitution en entretenant retard, flou et illisibilité du cycle électoral et en élaborant une stratégie de glissement des dates des scrutins. Après la tentative de changer l’article 220 pourtant verrouillé de notre Constitution, après l’échec des Concertations Nationales à l’ordre du jour figure maintenant un projet de loi portant sur les modalités d’organisation des référendums qui renforce encore la confusion. Est-il opportun d’avoir une telle loi aujourd’hui ? », s’interrogeait-il dans sa lettre de démission adressée au secrétaire général du PPRD.

Ce départ de la majorité présidentielle de l’époque n’a pas été sans conséquences pour l’ancien gouverneur du Katanga puisqu’il s’en suivra une longue période de bras de fer avec le pouvoir de Kinshasa, ce qui le contraindra à s’exiler en 2016 et l’empêchera même de déposer sa candidature à la présidentielle de 2018, alors qu’il avait annoncé sa candidature deux ans plus tôt.

Monge Junior Diama

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